La planète des logiciels est secouée par la cession d’une force de vente du géant IBM au Français Dassault Systèmes. La vente de l’activité de vente liée aux PLM (Product Lifecycle Management), si stratégique, sonne-t-elle la fin de la gloire du numéro un de l’informatique ? IBM et Dassault s’en défendent, le deal servirait la cohésion des ventes sur le marché mondial et la visibilité des environnements PLM.

La planète des logiciels est secouée par la cession d’une force de vente du géant IBM au Français Dassault Systèmes. La vente de l’activité de vente liée aux PLM (Product Lifecycle Management), si stratégique, sonne-t-elle la fin de la gloire du numéro un de l’informatique ? IBM et Dassault s’en défendent, le deal servirait la cohésion des ventes sur le marché mondial et la visibilité des environnements PLM.

Dassault Systèmes, le jeune français de l’édition de logiciels, a signé le 26 octobre 2009 l’achat de l’une des forces de vente du géant mondial des services informatiques, IBM, pour un montant de 600 millions de dollars. Les activités de vente et de support clients dédiées au portefeuille d’application PLM (Product Lifecycle Management) d’IBM appartiennent donc désormais à Dassault Systèmes ; tout comme les contrats clients et les actifs associés. Les parties au contrat espèrent boucler l’opération avant juin 2010.

Dassault Systèmes, la force tranquille

Création en 1981
Président et CEO : Bertrand Charles
Siège social : Velizi-Villacoublay
115 000 clients dans 80 pays
Pionnier du marché des logiciels 3D

Portefeuille : CATIA, SolidWorks, DELMIA, SIMULIA, ENOVIA, 3DVIA

L’achat d’une force de vente en période de récession économique est un signe de bonne santé.
Le résultat net de Dassault était de 953 millions de dollars fin 2008. Suffisamment de cash pour acheter deux forces de vente... Celle d’IBM a suffi au bonheur de DS qui a réalisé le plus grand investissement depuis sa création. Le PLM est un logiciel de conception et simulation virtuelle de la vie d’un produit. L’activité de vente PLM cédée par IBM a généré 400 millions de dollars pour les neuf premiers mois de l’année 2009.
Bernard Charles, président de Dassault Systèmes, a déclaré que l’achat permettrait l’accroissement des bénéfices et de la marge opérationnelle. La force de vente rachetée par DS est estimée à plus 1000 clients, dans l’aéronautique, l’automobile. Parmi les acheteurs notoires du logiciel, on compte Toyota et Boeing.
Grâce à cette acquisition, en plus d’accroître sa force de vente, Dassault renforce sa haute valeur ajoutée dans le secteur des solutions 3D et assied sa visibilité.


Le cours de l’action de Dassault Systèmes

source : Daily Bourse.

 

Ensemble, dans le support des environnements PLM

IBM et Dassault Systèmes affichent une entente très cordiale, malgré les enjeux de parts de marché sous-jacents à l’opération.
Etendre l’utilisation des solutions PLM à l’ensemble des secteurs industriels est annoncé comme le but commun des deux groupes, qui se félicitent d’avoir accru la visibilité du marché des PLM.
Les sociétés entendent étendre leur collaboration dans les domaines du financement flexible, du cloud computing et du middleware.
La formalisation du partenariat d’IBM et de Dassault Systèmes est sur le point d’être officialisée. DS va devenir le Global Alliance Partner de son presque concurrent IBM.
Assez ironiquement, le lancement de Dassault s’était fait avec l’appui d’IBM en 1981, pour la diffusion des produits. L’entente entre les deux groupes reste cordiale, leurs corps de métier divergeant. Mais l’élève rattrape le maitre.

Le revers de la médaille

Officiellement, la transaction permettrait à IBM de se concentrer sur son cœur de métier. Jusqu’à ce que l’intégration des activités PLM par DS soit effective, IBM poursuit ses activités de manière inchangée. 
La réduction du budget « R&D » et « technologies » des grands groupes américains a visiblement porté un coup au numéro 1 mondial de l’informatique. Son chiffre d'affaires 2009 est en recul de 7% dans les services et de 12% dans le hardware (division system and technology). La division logicielle résiste mieux avec un recul du chiffre d'affaires de 3%.
IBM en était réduit en octobre au rachat de ses propres actions (à hauteur de 5 milliards de dollars), dont le cours baisse depuis l’annonce de la vente. Tout n’est pas si noir pour le pionnier de l’informatique : le groupe a vu sa marge brute s'améliorer de 1,8 point de pourcentage à 45,1%, progressant ainsi sur 20 trimestres parmi les 21 précédents.
La seule question de la pérennité du marché des logiciels utilisés pour le design de produits industriels pourrait ternir le tableau de la réussite de Dassault Systèmes. Les principaux clients utilisateurs des logiciels PLM sont des géants de l’automobile, l’un des secteurs les plus sinistrés en 2009. Si la clientèle est vite diversifiée, alors seulement DS pourra sabrer le champagne.

Tableau des acteurs

Cible : IBM PLM (Product Lifecycle Management).
Vendeur : IBM Corporation.
Acheteur : Dassault Systèmes SA.
Conseils d’IBM : Mr Samuel Palmisano (Chief Executive Officer),Mr Samuel Palmisano (Chairman),Mr Mark Loughridge (Chief Financial Officer),Mr Robert Weber (In house lawyer).
Conseils chez Shearman (conseil juridique de Dassault) : Ms Eliza Swann,Doreen Lilienfeld,Bernie Pistillo,Niels Dejean,Patricia Kuhn,Herve Letreguilly,Beau Buffier,Mr John Opar,Mr Samuel Waxman,Kelly  Karapetyan ,Margaret   Davidson,Mr Andrew Hope,Gloria Jung,Molly Stark,Mr Robert LaRussa,Mr Rodrick Shepard,Gregory Gewirtz,Timothy Hanson,Timothy Franklin,Mr Joseph Collins,Ms Morgan Dann,Mindy Lo,Shiu-Kay Hung.
Conseils de Dassault Systèmes : Mr Charles Edelstenne (Chairman),Mr Bernard Charles (Chief Executive Officer),Mr Thibault De Tersant (Chief Financial Officer)