Ce mardi 3 octobre commence le procès de Sam Bankman-Fried (SBF), jugé responsable de la faillite de la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX, dont il était le fondateur. Comparé à "l’escroc du siècle" Bernard Madoff, l’accusé encourt 115 années de prison.

Un procès qui fera date. C’est sans doute ce qu’attendent les juges américains qui souhaitent faire un exemple à l’issue de celui de Sam Bankman-Fried, passé en quelques semaines du 60e rang des fortunes mondiales avec un magot estimé à 26 milliards de dollars au statut de persona non grata des marchés financiers. Avec la faillite de FTX en novembre 2022, Sam Bankman-Fried est, entre autres, accusé d’avoir détourné plus de 4 milliards de dollars de sa plateforme vers sa propre structure de trading Alameda Research. Une sorte de pyramide de Ponzi 2.0.

L’accusé plaidera l’inconscience en matière de gestion des comptes avec, en arrière-plan, un climat de rivalité avec son ancienne petite amie, Caroline Ellison, alors aux manettes d’Alameda Resarch. Cette dernière a depuis passé un accord avec la justice outre-Atlantique, pour témoigner contre SBF. En échange, sa caution de libération est passée de 250 millions de dollars à 250 000 dollars. En outre, si elle est jugée coupable des mêmes chefs d’accusation que son ancien compagnon, elle n’écopera que de quelques années de prison. Loin du siècle de peines cumulées qu’encourt l’homme de 31 ans.

43,5 milliards de dollars réclamés

Les derniers mois n’ont pas été de tout repos pour l'ancien entrepreneur connu sous l'acronyme SBF, dont la liberté conditionnelle a été levée en août 2023 pour tentative de subornation de témoin. Selon la justice américaine, celui-ci a transmis des documents compromettants au New York Times concernant Caroline Ellison afin d’influencer son témoignage auprès des autorités. Au mois de septembre, c’est au tour des parents de SBF d’être accusés par les nouveaux avocats de FTX d’avoir profité des largesses de leur fils pour s’enrichir personnellement.

Le père de Sam Bankman-Fried, expert de l’optimisation fiscale et embauché par la plateforme en 2021, est notamment poursuivi comme responsable des 43,5 milliards de dollars impayés au fisc américain. John Ray III, nouveau directeur de FTX et expert dans le sauvetage d’entreprises en grande difficulté, espère ne pas avoir à payer la facture tout en récupérant une partie des fonds détournés par SBF pour indemniser les personnes et sociétés lésées. Aujourd’hui, la structure, qui envisage de relancer ses activités, a déjà récupéré 7,3 milliards d’actifs. Réponse dans 6 semaines pour connaître le sort de l’ancien PDG, qui plaide non coupable des accusations et savoir qui se partagera le reste de l’addition.

Tom Laufenburger