Gaëlle Le Quillec, l’amie prodigieuse
Gaëlle Le Quillec débute dans l’arbitrage à une époque où les dossiers Cirdi restaient à Washington. L’un des premiers à être tranchés à Paris la plonge dans la défense du Royaume du Maroc. Elle se base sur une jurisprudence en tout et pour tout composée de 18 sentences déjà prononcées et parvient à faire qualifier un contrat de construction en traité international. « Pas d’effet de manche dans un arbitrage, tout est écrit, il faut être efficace, comprendre les problématiques techniques et convaincre », analyse celle qui a été formée chez Gide alors que l’arbitrage n’était pas encore enseigné à la fac. Elle entre chez Cleary Gottlieb malgré un entretien d’embauche « complètement raté » et y exerce entre New York et Paris. C’est avec Jean-Georges Betto qu’elle construit ensuite le pôle arbitrage de Lovells, vit la fusion avec Hogan et, alors qu’elle est dans le rang pour l’association, cofonde la boutique Betto Seraglini pour fuir les conflits d’intérêts inhérents à sa spécialité. Puis, 2019 signe la fin d’un cycle, et l’envie de rejoindre un cabinet international. Elle part chez Eversheds Sutherland avec son ancien associé et ami Julien Fouret.
Avouant sa tendance à s’ennuyer rapidement, Gaëlle Le Quillec explique son engagement au sein de l’ordre du barreau de Paris par un « besoin de rendre à la profession ce qu’elle m’a offert » ainsi qu’une envie de bousculer les choses. Renouant avec l’enseignement dispensé à l’école Gide, elle travaille alors sur la déontologie et le développement des échanges avec les barreaux étrangers. Fière de son indépendance, cette Parisienne aime écouter, partager, convaincre, parce que « personne ne détient la vérité ». Un credo qui lui sert de moteur dans sa carrière d’avocate.