L’étude menée conjointement par les revues The American Lawyer et Legal Week a permis de mesurer les performances 2008 des firmes globales. La crise a-t-elle bouleveé l’ordre mondial des plus grands cabinets d’avocats ?

L’étude menée conjointement par les revues The American Lawyer et Legal Week a permis de mesurer les performances 2008 des firmes globales. La crise a-t-elle bouleversé l’ordre mondial des plus grands cabinets d’avocats ? Une fois n’est pas coutume, et malgré le contexte économique, le classement 2009 n’a pas révélé de gros bouleversements comparé à l’an dernier.

D’année en année, le Global 100 - classement des cabinets d’avocats internationaux selon leur chiffre d’affaires - confirme une chose : les structures américaines et anglaises dominent largement le marché juridique international. Sur les 100 firmes passées au crible des magazines américain et britannique, près de 90 % d’entre elles sont implantées outre-Atlantique (75) ou de l’autre côté de la Manche (14).

Un podium 100 % UK.

Autre leçon du classement : aucun nouveau cabinet n’a fait son entrée dans le Top 15. Toutefois, si le trio de tête est toujours composé des Britanniques Linklaters, Freshfields Bruckhaus Deringer et Clifford Chance, leur ordre de classement a, lui, complètement changé.
De leader du classement, Clifford Chance est rétrogradé à la dernière marche du podium. Second l’an passé, Linklaters prend le contrôle du Global 100 et Freshfields poursuit son ascension, atteignant la seconde place cette année.

Les Américains champions de la rentabilité.

Si le podium est exclusivement occupé par des firmes britanniques, la rentabilité par avocat demeure le domaine de prédilection des US law firms (voir tableau). À la source des plus importants chiffres d’affaires par avocat se trouvent les cabinets américains. Champion toute catégorie, Wachtell Lipton Rosen & Katz a enregistré un CA par avocat de l’ordre de 2,4 millions, pour un effectif total de 216 avocats.
À titre de comparaison, en France, Darrois Villey et Bredin Prat restent les stars hexagonales de la rentabilité avec respectivement 1,1 million d’euros et 943 000 euros de CA par avocat.

2009 : annus horribilis ?

L’édition 2009 du Global 100 porte sur les résultats de l’année 2008 des plus grands cabinets de la scène internationale. Si le classement a révélé des chutes pour quelques cabinets, on reste loin du tsunami redouté par certains.
Parmi les plus gros reculs, des firmes anglaises et américaines : Ashurst (qui passe de la 47e à la 60e place), Eversheds (de 35 à 47) ou encore Shearman & Sterling (de 25 à 32).

Malgré la crise, de belles performances.

Le Global 100 a également mis en lumière de jolies croissances. Citons par exemple l’envolée de K&L Gates (du rang 37 au rang 25) qui, ces deux dernières années, a opéré pas moins de deux fusions aux États-Unis et ouvert trois bureaux à Francfort, Dubaï et Singapour.
La firme Howrey originaire de Washington DC a également explosé les records  avec une progression de 12 places.
Pour autant, tout au long de l’année 2009, de nombreuses firmes globales ont dû procéder à des licenciements d’avocats. Parmi eux : White & Case, Allen & Overy ou encore Clifford Chance. D’ailleurs, les premiers résultats de l’exercice 2009 viennent confirmer le recul du géant du Magic Circle. Les revenus de Clifford Chance au Royaume-Uni et aux États-Unis ont clairement reculé. L’Europe continentale, en revanche, a enregistré une jolie progression en 2009 (515 M£ de revenus, contre 494 M£ en 2008). 

Prévisions 2010.

La prochaine édition, qui prendra en compte les résultats de l’année 2009, devrait donc révéler de plus nets bouleversements.

Une chose est sûre : la version 2010 du Global 100 verra naître de nouveaux géants du droit. Car malgré le contexte économique fragilisé, certaines firmes ont continué de miser sur la croissance, voire ont franchi le pas de la fusion.

Le Britannique Norton Rose, classé 56e, a ainsi fusionné à la rentrée 2009 avec le cabinet australien Deacons pour se positionner en leader sur la zone Asie Pacifique. Dans quelques mois, c’est une autre fusion, transatlantique cette fois, qui s’opérera entre Lovells et Hogan Hartson, classés respectivement à la 21e et 28e position du Global 100. Le nouvel acteur, baptisé Hogan Lovells, fera très certainement une entrée remarquée au sommet du ranking 2010.