Quentin Poolesenior partner, Wragge & Co

Quentin Poole
senior partner, Wragge & Co

Quentin Poole est entré chez Wragge & Co en 1978 en qualité de stagiaire, avant d’en devenir managing partner en 1995, puis senior partner en 2003. Témoin et acteur de la transformation du cabinet anglais originaire de Birmingham, il revient sur l’ouverture du bureau parisien, le 1er avril dernier


Décideurs. Vous venez d’ouvrir un bureau à Paris avec dix associés du cabinet français Lefèvre Pelletier & Associés. Est-ce une première étape vers une expansion plus massive de Wragge & Co en Europe continentale ?

Quentin Poole. Paris fait partie des places financières et économiques les plus importantes d’Europe, avec Londres et Francfort. Avec une présence depuis plus de cent soixante-dix ans et avec plus de quatre cents avocats répartis entre Londres et Birmingham, le cabinet est aujourd’hui en position de force en Angleterre, comme en Allemagne. Outre notre bureau de Munich spécialisé en propriété intellectuelle, nous avons signé une alliance de premier plan avec l’un des plus importants cabinets indépendants d’outre-Rhin, Graf von Westphalen. À Paris en revanche, tout reste à faire. Nous avions certes noué des relations de best friend avec quelques cabinets français, mais nous étions à la recherche de quelque chose de plus structuré. L’opportunité s’est présentée avec l’équipe d’associés de Lefèvre Pelletier & Associés – qui était l’un de nos partenaires en France − et nous ne pouvions pas la manquer. La qualité des associés, ainsi que la diversité de leurs domaines d’intervention, vont nous permettre un positionnement rapide et solide sur un marché aussi stratégique que Paris.


Décideurs. De quelle façon envisagez-vous votre nouveau bureau parisien ?

Q. P. Notre première priorité concerne l’intégration de l’équipe parisienne à notre cabinet, à nos valeurs. Nous avons déjà commencé à présenter nos associés français à nos clients anglais, notamment en corporate. L’autre chantier concerne le renforcement des practices. Nous souhaitons compléter les compétences déjà développées par l’équipe parisienne. À ce titre, le droit social est une piste que nous explorons activement, avec l’arrivée d’un associé à la rentrée.
D’ici cinq ans, le bureau devrait avoir doublé de taille mais une fois de plus, l’équipe française bénéficie de notre entière confiance. Si l’équipe dirigeante de Wragge & Co demeure l’architecte du projet, les associés français sont totalement impliqués dans l’établissement du plan. Ils disposent ainsi d’une grande liberté, en termes de facturation notamment.


Décideurs. Wragge & Co est né à Birmingham, mais est présent à Londres depuis plus de dix ans. Quels sont vos projets outre-Manche ?


Q. P. Jusque dans les années 1980, Wragge & Co était un cabinet essentiellement régional. Ce n’est définitivement plus le cas aujourd’hui dans la mesure où 80 % de notre activité se réalise hors Birmingham. Si nous ne souhaitons pas distinguer nos deux bureaux anglais – ce serait contraire à notre culture de cabinet − Londres fait clairement partie de nos objectifs : nous allons y développer l’ensemble de nos practices pour rassembler, à moyen terme, plus de trois cents personnes. Notre implantation historique en région représente un avantage certain pour notre bureau de Londres : afin de réduire les coûts d’exploitation, nos équipes supports sont, pour l’essentiel, basées à Birmingham.


Décideurs. Fait suffisamment rare pour être souligné, Wragge & Co est cité, depuis plus de dix ans, parmi les meilleurs employeurs au Royaume-Uni. Comment définiriez-vous l’ADN du cabinet ?

Q. P. Notre culture, c’est celle du travail en équipe, du plaisir de travailler ensemble, pour et aux côtés du client. Si Wragge & Co est à la tête de deux bureaux au Royaume-Uni et de quatre bureaux internationaux (Bruxelles, Munich, Canton et Paris, NDLR), nous sommes indéniablement une one single firm. La motivation, l’implication et l’engagement de nos équipes pour chaque dossier est une caractéristique essentielle partagée par l’ensemble de nos effectifs. Il est d’ailleurs de mon rôle, en tant que senior partner, de veiller à conserver cet esprit d’équipe intact. Notre système de rémunération intègre parfaitement cette idée, dans la mesure où la moitié des objectifs assignés aux associés et dont dépend leur rémunération se concentre sur les valeurs du cabinet.

Juin 2010