Devenue accessible au grand public, l’IA générative se développe jour après jour. Les usages changent et de nouveaux seuils de confort et de compétitivité s’envisagent. Autant de champs de réflexion s’ouvrent pour les citoyens et les entreprises.

Auto-correcteur, calculatrice, ChatGPT, autant d’outils qui contribuent à l’engourdissement de nos cerveaux. En cette deuxième année de l’IA générative accessible au grand public, la scientifique numéricienne Aurélie Jean recommande le sport pour entretenir la culture de l’effort.

Le procès entre le New York Times et Open.ai en atteste, l’entraînement des algorithmes s’effectue pour le moment sur des contenus rédigés par des humains. Qu’en sera-t-il dans les années à venir, où l’apprentissage des algorithmes se fera sur des données déjà créées par des IAs ? L’effondrement cognitif est pavé de bonnes intentions.

Début février, l’AI Act a obtenu un accord unanime en Europe. Deviendra-t-il le terreau de nouveaux systèmes économiques open source, de redevances à verser aux auteurs et de communs numériques collaboratifs ? Les contenus générés artificiellement pullulent. Sur les réseaux, la vérité compte moins que l’émoi du plus grand nombre. Dans cette ère post-factuelle, fake news et leurs copains sous stéroïdes, les deepfakes, écorchent la  réalité. Célébrités et dirigeants payent cher ces visages empruntés. Derrière un écran, où est le vrai ?

La frontière des pixels explose. Les casques virtuels, tels que l’Apple Vision Pro et ses équivalents, projettent dorénavant les contenus numériques dans le monde réel. Cette incursion intime dans notre espace amorce-t-elle les costumes haptiques pour ressentir la réalité virtuelle, ou encore la dystopie de Ready Player One ? Entre fonctionnalités et révélations ergonomiques, une promesse retient l’attention, celle de  donner vie aux souvenirs. Prise avec le casque, une photo numérique pourra s’enrouler autour de l’utilisateur pour restituer parfaitement l’instant de capture. Tentant, non ? Et tentaculaire.

Un havre de déconnexion où le spectateur s’échappe dans des paysages 3D panoramiques. Un vendredi soir à rester seul chez soi pour revivre une idylle ? Un miroir magique où, en un regard, chacun se perd dans ses désirs les plus profonds ? Près de trente ans après les exploits d’un jeune sorcier mal cicatrisé, demeure l’avertissement d’Albus Dumbledore alertant contre l’addiction à se complaire dans des rêves en oubliant de vivre. Pas convaincu ? Votre Chatbot personnalisé vous régurgitera une meilleure référence.

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Alexandra Bui