Le groupe familial suisse, Maus Frères, étend sa gamme de marques de luxe en acquérant The Kooples à la famille Elicha et LBO France.

Maus Frères International est entré en phase de négociations exclusives pour l’acquisition de la totalité du capital de la marque de prêt-à-porter française, The Kooples. Le groupe helvète devrait débourser 115 millions d’euros dans cette opération. L’actionnaire majoritaire, la famille Elicha, va céder 80 % du capital de l’enseigne textile qu’elle a fondée en 2008, les 20 % restants seront vendus par LBO France, entré au capital en 2011. L’acquisition de la griffe de prêt-à-porter branchée « rock’n’roll » s’inscrit dans l’extension de l’offre de marques premium de luxe accessible du groupe familial suisse. The Kooples va donc rejoindre Lacoste, Gant et Aigle dans l’escarcelle de Maus Frères, qui a pour objectif de bâtir un ensemble qui génèrera un volume d’affaires de plus de quatre milliards d’euros. Afin d’avoir une offre globale, les enseignes garderont leur indépendance et se complèteront selon leur positionnement sur le marché. Ainsi, le succès de l’enseigne tricolore auprès de la clientèle féminine devrait être complémentaire avec celui de la marque au crocodile auprès de la clientèle masculine qui représente 70% des ventes. Lacoste par ailleurs enregistre cette année une augmentation de ses ventes de l’ordre de 26 %.

 

Cette cession à l’amiable semble tomber à point nommé pour tous les acteurs de la transaction. En plus de l’élargissement de son offre sur le luxe accessible, Maus Frères pourra en effet profiter de l’image de marque de la griffe française représentée par ses égéries internationales qui comptent chacune plus d’un million d’abonnés sur Instagram. C’est cette notoriété mondiale que le groupe familial souhaite conserver et consolider, il aura à sa disposition les 334 magasins The Kooples répartis à travers le monde. De son côté, LBO France pourra céder la dernière ligne de son programme d’investissement White Knight VIII. Malgré les 227 millions d’euros de vente enregistrées en 2018 par la marque française, la marge d’Ebitda n’était que de 16 millions d’euros. Une déception   en termes de rentabilité pour le fonds qui, en outre, récupère moins de la moitié de sa mise initiale en 2011 (50 millions d’euros). Cette contreperformance s’ajoute aux autres revers du fonds de LBO dans le domaine du retail avec notamment la cession d’IKKS à ses créanciers. Toutefois sur les autres secteurs comme l’agroalimentaire, le fonds d’investissement a fait forte impression. On notera en particulier la cession de Materne-Mont Blanc au groupe Bel pour quatre fois la somme initiale investie.

S.A