Président du directoire de Bénéteau, Hervé Gastinel revient sur la culture de ce groupe au positionnement unique qui propose « de l’inaccessible au prix de l’accessible ». Rencontre.

Décideurs. Bénéteau dispose d’une large gamme de bateaux et est présent sur tous les segments du nautisme. Comment définiriez-vous votre positionnement ?

Hervé Gastinel. Effectivement nous totalisons aujourd’hui dix marques. Cela nous offre une très grande richesse de gamme et nous permet de couvrir tous les segments de la plaisance, ce que nous sommes les seuls à faire. Nous sommes d’ailleurs sur le point de lancer une onzième marque : Excess, une marque de catamarans qui sera commercialisée en septembre 2019. En termes de prix, notre positionnement varie de 30 000 euros pour un petit moteur jusqu’à plus de 10 millions pour un trente mètres Monte Carlo, notre marque premium de yachts moteurs, un segment sur lequel nous disposons également de la marque Prestige, qui va jusqu’à 23 mètres. À cela s’ajoute Lagon, notre marque de catamarans premium mais aussi CNB Yacht, Bénéteau Yacht et Jeanneau Yacht sur le segment de la voile premium.

Avec une telle variété de marques, peut-on encore parler d’un ADN commun à l’ensemble du groupe ?

Tout à fait et je pense que la tagline du groupe – « Rendre l’inaccessible accessible » – résume bien cette culture de marque commune, laquelle repose sur une expertise unique : savoir « premiumiser » nos bateaux ; les customiser de manière à ce que, en termes d’options, de déco et d’aménagement, nos clients y retrouvent les codes du yachting au prix d’un bateau de série. Jusqu’au XXᵉ siècle le yachting était une activité très élitiste, nous avons contribué à la démocratiser en rendant accessibles ses attributs de confort et de performances sur des bateaux de série ; c’est cela notre force et notre vecteur de différenciation.

Pour fidéliser vos clients et entretenir un rapport fort à la marque, vous avez créé le « Bénéteau Yacht club rendez-vous » ; de quoi s’agit-il ?

C’est un événement organisé chaque année, entre mai et juin, pour les clients de la marque : un rassemblement en Méditerranée, généralement aux Baléares, au cours duquel nous organisons un programme sur trois ou quatre jours avec régate et événements divers au sein d’une marina privatisée pour l’occasion. C’est un très beau moment partagé avec nos clients qui contribue à créer un fort sentiment d’appartenance à la marque.

Vous avez également beaucoup travaillé l’offre dans le domaine des services…

Effectivement. Beaucoup de nouveaux usages ont fait leur apparition sur le marché de la plaisance pour répondre à un besoin nouveau : aujourd’hui les gens veulent pouvoir naviguer sans contraintes. Autrement dit, sans avoir à se soucier d’assurance, de maintenance, ni même de trouver un emplacement au port, etc. Nous avons donc lancé plusieurs formules pour rendre cela possible. Ainsi le Bénéteau Boat Club, moyennant un droit d’entrée de 4 500 euros et une mensualité de 200 à 600 euros, vous donne un accès illimité à une flotte de bateaux présente dans 35 bases en Europe.

À cela s’ajoute aujourd’hui une plateforme digitale ?

Oui, il s’agit d’une plateforme appelée band of boats qui rassemble l’intégralité des services Bénéteau et permet d’acheter, de louer et de vendre ses bateaux en toute sérénité. On y trouve aujourd’hui pas moins de 3 000 bateaux en location. Et bien sûr, nous offrons à nos clients qui le souhaitent la possibilité de bénéficier à bord d’une gamme de services complète, allant du skipper au cuisinier en passant par l’hôtesse d’accueil, etc ceci afin, encore une fois, de lisser l’expérience au maximum.

Caroline Castets