Acteur majeur de la santé, Sanofi possède une empreinte territoriale en France unique. Ce sont 20 000 collaborateurs qui travaillent sur 28 sites implantés dans 9 régions sur 13, entraînant de nombreux mouvements de recrutement internes et externes. Leur engagement au service des patients s’articule autour de quatre grands domaines de santé quisont la médecine de spécialités, la médecine générale, les vaccins et la santé grand public. Nicolas Pouchain livre sa feuille de route pour 2023 en matière de recrutement.

Décideurs. Quel bilan faites-vous des actions de recrutement menées en 2022 ?

Nicolas Pouchain. En pleine mutation, le marché est devenu compliqué en matière de recrutement. Il a fallu faire preuve d’agilité, d’écoute et d’innovation pour améliorer l’accès aux candidats. Selon Pôle emploi, sept métiers sur dix sont en forte tension, et le secteur de la santé n’y échappe pas.

Concernant Sanofi, le bilan est positif avec plus de 900 talents recrutés en contrat à durée indéterminée. Il s’agit d’une centaine de postes en plus de la moyenne de nos recrutements ces trois dernières années. Cela s’explique en partie par de forts enjeux business. En effet, nous avons investi dans le domaine de l’ARN Messager avec notre centre d’excellence basé sur notre site de Marcy-l’étoile, ou le digital avec notre accélérateur dont la vocation est d’aider le groupe à concrétiser son ambition de figurer parmi les leaders de la santé digitale.

Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle année ?

En 2023, nous préparons l’avenir. Le cap d’ici 2025 est de poursuivre notre modernisation stratégique et opérationnelle. L’amélioration de notre productivité sur les actifs existants au niveau de l’industriel et de la recherche et développement reste une priorité, accompagnée par le renouvellement de nos compétences. Dans ce contexte, nous confirmons notre ambition d’être le premier sur la technologie de l’ARN Messager en continuant de renforcer notre centre d’excellence. Nous poursuivons également des initiatives d’efficience sur nos vingt sites industriels avec des supports faisant appel à l’intelligence artificielle. Par exemple, pour les activités manufacturing et supply, nos principaux métiers émergents seront en ingénierie et maintenance en accentuant sur la technologie, les normes et les conceptions. En recherche et développement, nous allons développer les compétences digitales et apprentissage des outils digitaux comme les logiciels de traitement des données, la modélisation de séries temporelles ou la data visualisation.

Quelles sont les attentes des collaborateurs quant à leur futur employeur ?

Nous mettons en place des enquêtes de satisfaction en interrogeant les managers qui recrutent et les candidats sur nos processus de recrutement. Le taux de satisfaction est de 90 % pour les deux cibles. Aujourd’hui, les codes ont considérablement évolué, les candidats sont toujours plus nombreux à adopter des réflexes de consommateurs, avec un niveau d’exigence extrêmement élevé. Ils s’informent et comparent plus qu’avant. Leurs critères de sélection portent sur le salaire, les conditions de travail, la culture d’entreprise, la quête de sens, la RSE, la flexibilité des modes de travail, ou encore l’ambiance au sein des équipes. Nous faisons face à une interconnexion des critères.

Nous sommes, de fait, passés d’une notion de marque employeur de référence à une marque employeur de préférence. Pour mieux comprendre ce qui se passe sur le marché du travail, nous étudions un certain nombre de baromètres. Cette année, nous avons choisi d’observer le comportement des candidats de moins de 35 ans à travers une étude réalisée par Harris Interactive, car d’ici dix à quinze ans, ils représenteront 75 % de la force vive sur le marché du travail. Il en ressort un niveau de confiance extrêmement positif puisque cette population d’actifs rencontre peu de difficultés à trouver un emploi, toutes catégories socioprofessionnelles confondues.

 "Nous sommes par ailleurs désireux de faciliter l’accès à nos offres d’emploi, de raccourcir les processus de candidature et de recrutement"

Comment entretenez-vous votre marque employeur ?

Notre marque employeur est avant tout portée par notre engagement auprès des jeunes, notamment ceux des quartiers prioritaires de la ville. En 2022, nous avons recruté 1 600 alternants et 700 stagiaires. Nous sommes fiers de compter 10 % de nos alternants issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Notre objectif est de les former et de les faire évoluer au sein du groupe ou au sein de l’écosystème de la santé.

Par ailleurs, nous souhaitons faciliter l’accès à nos offres d’emploi, en raccourcissant les processus de candidature et de recrutement. Pour ce faire, nous allons mettre en place un parcours de trois interviews sur trois semaines en vue de répondre aux exigences de réactivité du marché et offrir aux candidats un parcours dynamique et concret. Nous l’avions d’ores et déjà amorcé avec notre dispositif « Place d’avenir » pour le recrutement d’alternants dans dix villes en France en 2021 et 2022, le principe étant de recruter un candidat dans un délai de 24 à 48 heures.

En outre, dans le cadre du 53e Forum économique annuel de Davos en janvier dernier, Sanofi a annoncé la création du premier programme mondial de bourse d’enseignement supérieur qui vise à favoriser l’intégration d’étudiants issus de la diversité dans les cursus scientifiques liés à la santé. Nos innovations sociétales sont permanentes pour soutenir notre ambition sur la diversité, équité et inclusion.

 À la suite de la crise sanitaire, est-ce que le secteur de la santé attire encore les talents?

D’après le baromètre de Harris Interactive, il ressort que les secteurs d’activité les plus attractifs sont l’industrie et le conseil en ingénierie. L’industrie pharmaceutique fait partie des secteurs qui ont le plus gagné en attractivité. C’est donc un créneau porteur, certainement lié à l’engagement de l’intégralité du secteur de la santé face à la crise sanitaire.

Propos recueillis par Clara Elmira