La semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées qui a lieu du 14 au 18 novembre permet de sensibiliser les employeurs à ce public particulier trop écarté du marché du travail. Même si les choses bougent.

Lieu de résidence, niveau de diplôme, genre, origine sociale ou ethnique… Les causes de discrimination sur le marché du travail sont nombreuses. Mais l’une d’entre elles passe trop souvent sous les radars : le handicap.

Verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Les pessimistes peuvent citer plusieurs données : le taux de chômage des personnes en situation de handicap est près du double de la moyenne nationale et leur durée moyenne d’inscription à Pôle emploi est de 910 jours contre 703 pour le reste de la population. Les optimistes argueront pour leur part que le taux de chômage de ce public particulier a diminué de six points en cinq ans, passant de 19 % à 13 %. Si ce repli s’inscrit dans le cadre d’une baisse globale du nombre de sans-emploi, certaines actions ont joué un rôle.

Les outils fonctionnent

C’est notamment le cas de la réforme de la formation professionnelle qui ne prévoit aucune limite d’âge pour les apprentis handicapés. Résultat, ces derniers étaient 3 500 en 2019 et 9 300 deux ans plus tard. Les centres de formation des apprentis (CFA) se sont mis au diapason en nommant un référent chargé de mieux accompagner cette population.

L’obligation de 6 % d’emplois de collaborateurs handicapés dans les sociétés de plus vingt salariés explique également ces chiffres encourageants. Si les employeurs n’atteignant pas les objectifs sont tenus de verser une contribution à l’Agefiph (Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), ce n’est pas la crainte d’être taxés qui pousse à l’action. "C’est notamment le cas des grandes entreprises qui prennent à bras-le-corps l’enjeu grâce à des politiques RH et RSE qui produisent d’indéniables effets", se félicite Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées.

Communiquer, sensibiliser

Pour les années à venir, la ministre souhaite accompagner la baisse du nombre de demandeurs d’emploi en situation de handicap. Si elle estime que "les outils sont là et fonctionnent", elle constate qu’ils restent peu connus des employeurs, notamment des TPE et des PME "qui sont présentes partout sur le territoire et manquent bien souvent de main-d’œuvre".

En somme, le principal chantier consiste à s’adresser aux recruteurs afin de leur faire prendre conscience que les salariés handicapés sont aussi productifs et efficaces que les autres. C’est notamment l’esprit de la semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées qui a eu lieu du 14 au 18 novembre. Au programme, des colloques, des conférences, des échanges de bonnes pratiques mais aussi le Duo Day.

Ce concept venu d’Irlande est simple. Durant une journée, le 17 novembre en 2022, une entreprise accueille une personne en situation de handicap. Une initiative loin d’être cosmétique. L’année dernière 17 000 duos se sont formés et 17 % ont donné lieu à une opportunité d’emploi.

Lucas Jakubowicz