À la tête de la direction des ressources humaines de La Mutuelle Générale depuis 2021, Hélène Bengorine a eu pour principale mission, à son arrivée, de négocier un nouvel accord de télétravail appelé "Open Travail" permettant aux collaborateurs qui le souhaitent d’être présents a minima quatre jours par mois sur site.

Décideurs. Qu’est-ce que le projet "Open travail" ?

Hélène Bengorine. Pendant le confinement, nous avons constaté que nos salariés en télétravail avaient à cœur de fournir un service de qualité identique à celui rendu lorsqu’ils se trouvaient sur site. C’est ainsi qu’est né le projet d’ "Open Travail". Contrairement à ce que l’on a pu observer dans d’autres entreprises, nous avons bâti notre réflexion pour un nouvel accord de télétravail à partir des jours de présence sur site, à défaut des jours de télétravail autorisés. Il y avait un prérequis : une qualité de service aussi bonne en distanciel qu’en présentiel. Ainsi, nous sommes allés jusqu’à suivre les activités par service afin de proposer une organisation adaptée à chacune d’elle. Par exemple, au sein de la direction des ressources humaines, les clôtures de paie sont menées en présentiel, de même que toutes les réunions d’équipes mensuelles. En revanche, un processus de recrutement hors cadre supérieur pourra se dérouler complètement en distanciel. Ce système nous permet d’assurer le lien avec l’entreprise et le collectif.

Quel bilan faites-vous aujourd’hui ?

Au bout d’un an de mise en œuvre, nos collaborateurs parlent d’une réussite totale. Le taux de fierté d’appartenance est passé de 87 % à 89 %. Ce sont 87 % de nos salariés qui estiment que cette organisation a un impact positif sur la productivité des équipes et 91 % qui sont satisfaits de leur équilibre vie professionnelle-vie personnelle. Notre qualité de service a été maintenue, voire améliorée et pour ce faire, l’un des enjeux était d’assurer à nos collaborateurs les outils permettant de télétravailler dans de bonnes conditions.

 "Rester attentif à l’équité de traitement des collaborateurs"

Que deviennent vos bureaux ?

Sur six étages, nous en avons gardé trois que nous avons réaménagés en fonction des usages. Équipe par équipe, nous avons listé les différents besoins selon les activités. À la direction des ressources humaines, nous avons conservé un espace sécurisé pour la paie, de même qu’un open space organisé en mode collaboratif.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Il était fondamental de rester attentif à l’équité de traitement des collaborateurs, car certains emplois, en raison de leur nature, n’étaient pas ou peu éligibles au télétravail…

Quel a été le rôle du management dans ce projet ?

Les managers sont la pièce maîtresse du dispositif, c’est eux qui apprécient l’autonomie des collaborateurs ; ils jouent un rôle d’alerte et diffusent l’information. Nous les avons formés afin qu’ils soient en mesure d’expliquer l’ "Open Travail" et ses critères d’éligibilité. Par ailleurs, nous les avons conseillés sur le management à distance. Ils sont 95 % à estimer avoir reçu l’accompagnement nécessaire à la mise en place de cet accord.

Propos recueillis par Roxane Croisier