Dans un monde en pleine mutation et dans lequel les changements s’accélèrent, l’adaptabilité professionnelle est devenue l’un des soft skills les plus prisés.

Une récente étude du cabinet de conseil McKinsey révèle que l’adaptabilité est désormais la qualité la plus recherchée par les employeurs et qu’elle figure dans la liste des quinze compétences les plus utiles à acquérir ces prochaines années (Fondation World Economic Forum). Bon nombre d’entreprises choisissent, aujourd’hui, d’intégrer cette compétence dans la stratégie de développement de leur entreprise.

Apprendre à désapprendre

Carly Abramowitz, CEO de CA Consulting, donne cette définition de l’adaptabilité : "Il s’agit de transformer la manière dont les hommes et les organisations s’adaptent au changement. Il est alors question de résilience, de persévérance et de capacité à désapprendre". Avec la crise sanitaire, la banalisation du télétravail et la digitalisation des entreprises, la capacité d’adaptation des collaborateurs n’a jamais été autant sollicitée. Certains métiers sont créés quand d’autres disparaissent et de nouveaux outils ainsi que de nouvelles méthodes de travail font leur apparition. Le monde d’aujourd’hui change vite et il est essentiel de savoir faire preuve de flexibilité et d’être prêt à faire face au changement, souvent dans l’urgence. À ce propos, Carly Abramowitz affirme que nous devons "changer en permanence". Elle ajoute que plusieurs CEO ont été interrogés et que, tous, placent l’adaptabilité en position numéro un des soft skills. Par ailleurs, cette qualité en appelle d’autres, à l’instar de l’ouverture d’esprit et la curiosité, l’affirmation de soi et la capacité à apprendre et désapprendre.

"L’adaptabilité appelle d’autres qualités, à l’instar de l’ouverture d’esprit et la curiosité, l’affirmation de soi et la capacité à apprendre et désapprendre"

Une compétence qui se muscle

Les environnements de travail évoluent sans cesse et, en ce sens, la capacité d’adaptation permet au collaborateur de relever les défis sereinement, résoudre des problèmes, prendre des décisions réfléchies et s’intégrer dans différentes équipes. Carly Abramowitz explique qu’il est tout à fait possible de progresser en adaptabilité : "comme un muscle, on peut travailler dessus". Elle distingue, par ailleurs, trois types de quotients : intellectuel, émotionnel et d’adaptabilité. Cette compétence est, selon la CEO de CA Consulting, absolument cruciale dans le monde professionnel d’aujourd’hui : "Des changements d’envergure sont en train de s’opérer. Il ne faut pas les ignorer sinon nous ne survivrons pas. Nous devons continuer de performer, tirer notre épingle du jeu et rester compétitif. Nous ne devons pas refuser les choses. Nos manières de communiquer et de manager doivent se transformer. Preuve en est, l’organisation des entreprises est moins pyramidale : il est possible de s’impliquer dans différents projets en même temps". L’adaptabilité est un soft skill tout aussi nécessaire du côté des employeurs. Carly Abramowitz indique que le manager crée l’environnement de travail dans lequel ses collaborateurs vont évoluer : "Au-delà du simple CV qui liste les compétences techniques, nous cherchons, à présent, des gens qui vont savoir changer et grandir avec leur poste".

Clémence Galland