Renaud Ferry co-dirige le département private equity, venture capital et M&A, du cabinet Charles Russell Speechlys en France. Il accompagne les entrepreneurs, les sociétés de croissance dans leurs opérations de levée de fonds, de cession ou d’acquisition d’entreprises. Il conseille également les fonds d’investissement dans leurs séries A, B ou C et revient pour Décideurs sur les moments phares de sa carrière d’avocat.

Décideurs Juridiques est allé à la rencontre de Renaud Ferry au sein du cabinet Charles Russell Speechlys en France. Situés dans le 8e arrondissement de Paris, les locaux sont sobres et spacieux. L’avocature allait-elle de soi pour Renaud Ferry ? Voilà une belle entrée en matière pour cet échange. La réponse ne se fait pas attendre : "Depuis l’âge de 16 ans, je voulais être avocat. Cette vocation m’a été insufflée par le père d’un ami, le professeur et avocat Claude Lucas de Leyssac", commence-t-il avec des yeux pleins d’admiration et de respect. C’est donc notamment grâce à cet homme d’une très grande qualité humaine que cette passion est née. Destin ou hasard, Claude Lucas de Leyssac est par la suite devenu son professeur de droit à l’université Paris 1 Sorbonne.

Une réelle vocation

Le droit des sociétés est une matière qui passionne l’avocat qui s’y est particulièrement investi durant ses études : "Dans cette spécialité, en tant qu’avocat, les tâches sont très variées. Nous assistons à la naissance de réels projets, comme la création de sociétés en perpétuelle évolution. Une matière que j’ai toujours aimée." À titre d’exemple, l’homme d’affaires évoque l’accompagnement du fonds d’investissement OneRagtime depuis sa création dans toutes ses opérations d’investissement, celui de Finres, une start-up agritech, dans sa dernière levée de fonds mais également son rôle pro bono pour l’association Sista qui a pour objet de faire émerger une génération de leaders diversifiés en réduisant les inégalités de financement entre les hommes et les femmes entrepreneurs. Dans son métier, ce qui est captivant et intellectuellement attractif, c’est l’échange : "J’aime donner du sens à ma vie, à mon quotidien. Ce métier est basé sur l’apport de solutions. Il faut rester pragmatique, résilient et apprécier la négociation de deals pour qu’ils finissent par aboutir. Enfin, le venture capital est particulièrement stimulant dans un marché dynamique où je rencontre beaucoup de jeunes entrepreneurs sur des opérations diversifiées."

"Ce métier est fondé sur la relation de confiance établie avec nos clients"

Lorsqu’on demande à cet homme passionné l’enseignement qu’il a tiré de son expérience, il pose avec force ses convictions : "Je citerai la résilience, le pragmatisme et la souplesse. Ce métier est fondé sur la relation de confiance établie avec nos clients. De plus, il est nécessaire d’avoir une bonne cohésion de groupe, avec lequel il faut être un team player", affirme-t-il. Pour lui, la pierre angulaire d’un bon avocat en M&A repose sur son organisation, son anticipation et sur une équipe solide et soudée, sur laquelle s’appuyer. Enfin, il termine sur le moment le plus marquant de sa carrière : "Le plus beau moment de ma carrière est assurément celui du développement de ce cabinet depuis sa création et le succès qui ne se dément pas, lié à la solidité et la qualité de l’équipe."

Pour s’évader

Et si Renaud Ferry n’avait pas été avocat ? Il commente d’un air amusé : "Je pense que j’aurais été cuisinier. J’adore voyager et découvrir les cuisines du monde. L’été dernier, par exemple, les trois semaines que j’ai passées au Japon, m’ont largement laissé le temps de m’imprégner de la gastronomie japonaise, de la culture nipponne et des paysages époustouflants." Quant à ses moments d’évasion, il peut compter sur le cinéma français et la Nouvelle Vague avec Truffaut, Godard, Chabrol : "Ils étaient très disruptifs comme réalisateurs pour leur époque. Parmi les films que j’adore, je citerai À bout de souffle ou Le Mépris de Godard. Ces films m’ont beaucoup marqué."

Laura Guetta