Par la voix de Stéphanie Fougou, sa présidente, l’Association française des juristes d’entreprise (AFJE) interpelle les candidats à la présidentielle. Une démarche qui suit celle des avocats il y a quelques semaines. Pour les juristes, quatre sujets doivent être mis sur la table : la confidentialité de leurs avis, la sécurité juridique, l’organisation de la justice et un Grenelle des professions du droit.

Décideurs. Votre démarche est-elle motivée par l’absence d’idées sur la justice dans les programmes des candidats ?

Stéphanie Fougou. Notre démarche est motivée par le fait que nous connaissons nos métiers et qu’il est naturel que nous appelions nos candidats sur des sujets qui touchent à l’attractivité et la compétitivité de la France.

 

La première de vos propositions est le legal privilege. Pensez-vous que cette question peut interpeller des candidats à la présidentielle ?

Oui, dans la mesure où elle est un outil nécessaire pour assurer la compétitivité des entreprises, qui, elle, est au cœur de chacun des programmes.

 

Ne pensez-vous pas que le blocage que vous subissez sur ce point est surtout dû à un problème de gouvernance de la profession d’avocat plutôt que de politique publique ?

Ce n’est pas au à l’AFJE ni au gouvernement de revoir la gouvernance de la profession d’avocat. Ils doivent eux-mêmes la réformer s’ils estiment cela utile.

Notre ambition va plus loin. Prenez par exemple avec le point numéro quatre de notre lettre qui appelle à l’organisation d’un Grenelle des professions du droit. Nous pensons que plus nous serons unis, plus nous favoriserons la promotion du droit français qui sera une alternative crédible dans les négociations internationales et favoriserons professions du droit en général. Je note que le conseil de l’ordre de Paris vient d’ailleurs d’adopter une décision favorable à l’avocat en entreprise pour ceux exerçant à l’étranger.

 

Puisque vous parlez d’unité, comment se fait-il que le barreau de Paris, le CNB et maintenant l’AFJE, avanciez en ordre dispersé ?

Les professions ne sont pas unies à ce jour. C’est un vœu mais pas une réalité. Par ailleurs, nous avons chacun la connaissance de nos pratiques et proposons des évolutions dans les domaines qui nous le plus connus. Ceci me semble logique.  Par ailleurs et malheureusement, nous n’avons pas encore réussi à trouver une ambition commune au sujet de la confidentialité des juristes d’entreprise même si la dernière décision du bâtonnat de Paris est une première étape.

 

Quelle forme prend votre démarche auprès des candidats et quelles réponses espérez-vous obtenir ?

Nous leur avons adressé une lettre à chacun d’eux et leur demandons de nous remettre leur réponse avant le premier tour. Certains d’entre eux nous ont déjà indiqué qu’ils allaient nous répondre. Mais nous n’allons pas attendre leurs réactions pour agir : nous avons déjà prévu d’organiser quoi qu’il arrive un Grenelle des professions juridiques. Le Cercle Montesquieu et certaines instances représentatives nous ont déjà accordé leur soutien. Cela aura certainement lieu en octobre prochain.

 

Vous publierez sur le site de l’AFJE les réponses obtenues. Allez-vous aussi donner des consignes de vote ?

Nous laisserons les adhérents juger par eux-mêmes.

 

Propos recueillis par Pascale D’Amore

Consulter les propositions de l’AFJE pour l’élection présidentielle de 2017

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