L'ancien ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique s'exprime sur la réforme des retraites
« Il s'agissait bien de sauver le régime par répartition »


Décideurs. La réforme de ces régimes spéciaux emportait à l’époque un relatif consensus, même à gauche, à quelles oppositions le gouvernement a-t-il néanmoins été confronté ?

Éric woerth. Il n'y a pas eu d'opposition majeure, notamment parce que cette réforme, qui s'est étalée dans le temps, avait fait l'objet d'un dialogue social préalable intense et que la société française savait que le statu quo des régimes sociaux n'était plus possible. Il s'agissait bien de sauver le régime par répartition.



Décideurs. Quelles contraintes / oppositions ont été les plus difficiles à surmonter ?

É. W.
C'est le refus absolu à la fois des partis d'opposition et surtout des syndicats d'aborder le débat sur l'allongement de la durée de la vie, et donc, sur son corollaire indispensable qu'est l'allongement de la durée du travail, qui a été le plus difficile à comprendre et à accepter. Il ne s'agissait pas d'une réforme comptable, mais d'une réforme de bon sens, d'une réforme juste.



Décideurs. Cette réforme a-t-elle été une des plus difficile à faire passer ?

É. W.
Oui. En s'attaquant à l'âge légal du départ à la retraite, que la gauche avait transformé en tabou, et parce qu'elle demandait un effort à tous les Français, cette réforme a été l'une des plus difficiles à mener de ces vingt dernières années. Nous avons eu à faire face à une vive mobilisation syndicale et à de nombreuses journées d'action dans la rue.



Décideurs. La rapidité est-elle l’une des clés de la réussite de son passage ?

É. W.
Cette réforme était à l'étude depuis longtemps. L'ouverture au dialogue a été très forte, tout comme l'était la détermination du gouvernement. Le calendrier affiché a donc été tenu.

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