Trois questions au secrétaire général de l'UMP, lors de conférence de presse du 13 juin, au siège de l'UMP à Paris. « Dimanche soir il sera trop tard si les électeurs du Front national ne se reportent pas massivement sur les candidats de l'UMP ».
Quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs du Front national ?

Jean-François Copé.
Nous nous adressons à tous les Français. Nous ne les découpons pas en tranches en fonction de leur positionnement, mais veux dire en particulier à ceux qui ont voté pour le Front national au premier tour que nous comprenons la violence dont ils souffrent au quotidien, dont ils sont les témoins ou les victimes. Il y a pour beaucoup d'entre eux la peur de manquer, l'exaspération et l'inquiétude que l'on ne puisse plus payer pour la solidarité nationale. Nous comprenons ce sentiment de perte d'identité et de repères par rapport à ce qu'est aujourd'hui la société française dans sa diversité.
Dans ce contexte, je leur redis que s'ils votent pour le FN au second tour, ils feront passer la gauche, c'est-à-dire exactement l'inverse de ce qu'ils souhaitent pour notre pays.


Vous mettez donc les Français en garde avant ce second tour ?

J.-F. C.
Gauche et droite, ce n'est pas pareil. Nos programmes sont radicalement différents. Il faut que les Français prennent conscience que le programme que leur propose François Hollande amène la France dans le mur. Sur le plan économique, le plan A de François Hollande et Jean-Marc Ayrault, c'est des promesses électorales dans tous les sens d'ici la fin des élections législatives. Il dissimule un plan B, caché, qui arrivera à partir de lundi et qui est un matraquage fiscal des classes moyennes. Les avertissements se multiplient aussi face à un parti socialiste qui est en train de programmer un retour au laxisme en matière de sécurité. Madame Taubira annonce la suppression des tribunaux correctionnels pour les mineurs multirécidivistes et celle des jurés populaires. Monsieur Valls prépare la création de récépissés pour les contrôles d'identité. Mme Duflot relance le débat sur la dépénalisation du cannabis.
Je rappelle donc que dimanche soir il sera trop tard si les électeurs du Front national ne se reportent pas massivement sur les candidats de l'UMP. Je lance un appel solennel aux Français pour qu'ils mesurent l'importance de ces élections législatives.


Quelles valeurs souhaitez-vous mettre en avant ?

J.-F. C.
Nous avons un projet politique pour prendre nos responsabilités si les Français nous le permettent. Il est porté par trois valeurs. D'abord la générosité, car nous savons être solidaires dans les épreuves et les Français demandent à ce que nous le soyons à condition de ne pas être dans l'assistanat. Le courage ensuite en matière économique et sociale pour mettre en œuvre les réformes nécessaires afin d'éviter le risque de décrochage par rapport à l'Allemagne. Enfin, la fermeté dans ce qui relève des fonctions régaliennes de l'État, à savoir la sécurité, la justice, la laïcité et l'immigration.