Être multi-family office et société de gestion nous permet d’associer la vision multigénérationnelle des familles clientes et la réactivité nécessaire pour assurer une gestion efficace du patrimoine.
Décideurs. En tant que multi-family office, vous proposez une allocation sur mesure à chacun de vos clients. Comment cela se passe-t-il concrètement ?
Officium. La construction d’une allocation sur mesure repose sur la définition des besoins du client. Elle nécessite un échange soutenu qui nous permettra de répondre à certaines interrogations. Doit-il disposer de liquidités ? Des projets à plus ou moins long terme sont-ils prévus ? Quelle est sa demande en matière de performance ? Estil prêt à accepter le risque lié à cet objectif ? Une problématique de transmission se pose-t-elle ? Et surtout quelle est son aversion au risque ? En effet, quelle sera la réaction d’un client venant de vendre son entreprise et n’ayant jamais investi son patrimoine face aux fluctuations quotidiennes des marchés ?
 
Comment évaluer l’aversion au risque d’un client ?
En faisant preuve de pédagogie et de pragmatisme. Nous disposons d’outils propriétaires permettant de simuler, pour une allocation donnée, les performances et les indicateurs de risque associés. Notre objectif est avant tout de démontrer la corrélation entre volatilité et performance puis de tester les réactions de l’investisseur. Une fois cette première étape franchie, nous déterminons une allocation sur mesure où se rejoignent les convictions macroéconomiques, financières voire géopolitiques et d’autre part la situation du client, son espérance de rendement et le niveau de risque souhaité. Parfois, nous pouvons prendre du temps pour mettre en place cette allocation.
 
Pour quelles raisons ?
Nous savons d’expérience que les clients ne connaissent pas leur véritable aversion au risque avant d’avoir investi. Ce qui est tout à fait logique puisque jusqu’à notre rencontre, ces chefs d’entreprise ont consacré toute leur énergie, leurs moyens et leur temps à la réussite de leur société. C’est pourquoi nous sommes très conservateurs dans nos hypothèses de départ et lorsque l’allocation-cible est définie, nous nous donnons une certaine latitude temporelle pour la déployer. En premier lieu parce que certains supports de placement, notamment non-cotés, nécessitent un temps d’investissement plus long. En second lieu, car ce laps de temps nous permet d’observer les réactions du client aux oscillations des marchés qui ne manqueront pas de se produire.
 
Quel est votre univers d’investissement ?
Il est forcément large car il doit répondre aux besoins de diversification de nos clients et ce, quel que soit leur profil. D’un point de vue pratique, nous exerçons une veille constante sur toutes les classes d’actifs et sur les allocations de nombreux investisseurs institutionnels.

 

"Notre travail s’appuie sur des recherches indépendantes"

Être multi-family office et société de gestion nous permet d’associer la vision multigénérationnelle des familles clientes et la réactivité nécessaire pour assurer une gestion efficace du patrimoine. Nos investisseurs souhaitent souvent inscrire leurs actifs sur le long terme. Toutefois, il convient de garder à l’esprit le caractère plus ou moins rationnel des cycles économiques. La réactivité aux mouvements de court terme permet d’optimiser la performance d’une gestion financière. Ainsi, dans le cadre d’un mandat de gestion, la précision des marges de manoeuvre et d’appréciation laissées au family officer détermine sa capacité à adapter de manière tactique la stratégie d’investissement.
 
Comment faites-vous pour construire un portefeuille suffisamment robuste pour traverser les différentes configurations de marché ?
Il faut non seulement diversifier les placements mais aussi s’assurer que ceux-ci ne sont pas corrélés entre eux. Ensuite, il faut pouvoir s’appuyer sur des actifs refuges tout en sachant que leur caractère « sécuritaire » peut varier au fil du temps. Prenez l’exemple de l’or. Au moment de l’éclatement de la guerre en Ukraine, ce métal n’a pas procuré de protection particulière notamment parce que les taux d’intérêt sont remontés très vite. À l’opposé, les infrastructures non-cotées sont restées résilientes car elles représentent pour nombre d’entre elles des actifs nécessaires à la collectivité, indépendamment des effets de cycle. Aujourd’hui, elles permettent souvent d’obtenir des revenus indexés sur l’inflation.
 
Gérez-vous le risque de change ?
Oui. C’est un des éléments qui joue un rôle fondamental dans la préservation de la solidité d'un portefeuille. Au cours de l'année 2022, notre positionnement vis-à-vis du dollar a contribué à atténuer l'impact négatif de la baisse des marchés. Grâce à une exposition judicieusement gérée à cette devise, nous avons pu bénéficier d'un mécanisme d'amortissement qui a permis de limiter les pertes et de préserver la valeur des portefeuilles dans un contexte économique incertain. Cette stratégie réfléchie a démontré sa pertinence en offrant une protection accrue et une stabilité relative face aux fluctuations volatiles du marché.
 
Investissez-vous en direct pour vos clients ?
Nous sommes allocataires d’actifs. Nous utilisons le cadre juridique du mandat de gestion afin d’offrir un cadre clair, défini et réactif à nos investisseurs. Afin de rester objectifs et indépendants, nous ne proposons pas de « fonds maison » et préférons utiliser les compétences d’experts pour sélectionner les valeurs qui composeront les portefeuilles de nos clients. Nous choisissons ainsi de travailler avec des gérants qui ont fait leur preuve sur plusieurs cycles au sein de chaque classe d’actifs.

 

"Au sein des actifs non cotés, nous conseillons actuellement d’investir en Private Equity secondaire"

Nous sommes exigeants avec eux et nous leur demandons une transparence totale. Leurs données viennent alimenter un outil propriétaire qui nous permet de connaître exactement les expositions de nos clients et d’interroger le gérant sur ses décisions. En outre, tous les mois, nous disposons de l’attribution et de la décomposition de la performance de chacun d’entre eux. Avoir en sa possession de telles données constitue à la fois un avantage concurrentiel et une protection pour nos investisseurs.
 
Votre sélection de gérants est-elle resserrée ?
Si nous avons établi des partenariats avec plus de quatre-vingts sociétés de gestion, notre sélection comprend une quarantaine de supports d’investissement. À celle-ci, s’ajoutent des ETF (répliquant des indices) utilisés tactiquement ou sur certains marchés devenus tellement efficients qu’il n’y a aucune raison de rémunérer un gérant dont la performance sera probablement inférieure à celle du marché.
 
Quelles sont aujourd’hui vos principales convictions sur le marché ?
Notre allocation reflète la prudence de notre scénario. Sur les marchés cotés, nous privilégions les actions de grande capitalisation et nous proposons une diversification mondiale. Nous nous intéressons également aux obligations d’entreprises dont le couple rendement – risque nous apparaît favorable, notamment sur le segment Investment Grade. Au sein des actifs non-cotés, nous conseillons d’investir en Private Equity secondaire, ce qui correspond à faire l’acquisition de participations ayant déjà plusieurs années de maturité, avec des décotes parfois significatives. Nous permettons ainsi à nos investisseurs de se constituer des positions très diversifiées et de bénéficier de retours plus rapides. 

Équipe
Éric Séheux, Président, OFFICIUM
Raja Saidi Kachtouli, Directeur général, OFFICIUM
Milène Gullient, Directeur général délégué, OFFICIUM
Isabelle Chazarin, Directeur général délégué, OFFICIUM