Qualité-croissance, voilà la marque de fabrique de la maison Comgest, qui persiste et signe dans cette stratégie actions éprouvée. Explications avec Sébastien de Frouville, responsable relations investisseurs.

 

Décideurs. Rappelez-nous l'ADN et le positionnement de Comgest.

Sébastien de Frouville. Comgest est une boutique ancienne, créée il y a 37 ans, dont une des spécificités réside dans le fait que tout le monde ou presque est associé. Nous ne faisons qu’un seul métier, la gestion collective, avec une seule méthode d’investissement : l’approche qualité et croissance.

Une caractéristique de vos fonds est la part relativement élevée d’active share…

C’est le meilleur outil pour mesurer combien un fonds est différent d’un indice. Un active share de 95 % signifie simplement que votre portefeuille est à 95 % différent de l’indice. C’est la condition sine qua non pour espérer surperformer à long terme.

"Une active share élevée est la condition sine qua non pour espérer surperformer à long terme"

Cela montre que peu de sociétés répondent à nos critères de sélection. Mais cela vient aussi de notre sélectivité puisque nos portefeuilles comportent généralement entre 35 et 45 sociétés.

Dans tous les cas, l’investisseur comparera un fonds à un benchmark…

C’est inévitable et il est sûr que d’une année sur l’autre, et avec un active share élevé, il est compliqué de se comparer à un benchmark. Sur longue période, cela reste évidemment l’objectif de faire mieux que le benchmark.

Les marchés ont été chahutés en 2022, comment vos clients ont-ils réagi ?

La grande majorité de nos investisseurs nous connaissent parfaitement et nous sont restés fidèles. Et nous les remercions. Certaines multigestions ont néanmoins dû rééquilibrer notamment en début d’année leur allocation en matière de style. Durant l’année, face à la montée des risques, certaines gestions sous mandat ont également choisi de réduire leur exposition au marché. Ce sont des mouvements assez classiques dans cet environnement de marché.

Quelle en est votre lecture justement ?

Nos sociétés sont belles parce qu’elles ont des perspectives visibles. C’est la conséquence de notre approche qualité. Cette caractéristique associée aux bonnes performances des années passées a rendu la valorisation de nos investissements plus sensibles à la hausse des taux d’intérêt. Le message que l’on souhaite véhiculer est le suivant : l’inflation pénalise les valorisations des belles sociétés notamment lorsque les taux montent brusquement comme cela est le cas cette année mais cela est généralement bénéfique du moins en terme nominal aux actions à moyen terme. Cela est encore plus vrai pour les sociétés de qualité qui ont généralement un fort pouvoir de fixation des prix.

"Le premier conseil des sages de la maison aux plus jeunes est d’être paranoïaques sur la qualité"

Avoir des historiques de performance de plus de 30 ans permet d’analyser sur longue période les succès mais aussi et surtout les erreurs. Nous avons ainsi pu constater que ce qui coûte le plus cher est de se tromper sur la qualité. Le premier conseil des sages de la maison aux plus jeunes est d’être paranoïaques sur la qualité.

Nous assistons cette année à une forte dichotomie entre des cours de Bourse et les bénéfices des entreprises qui composent nos portefeuilles. Sur les neuf premiers mois de 2022, les bénéfices progressent entre 15 % et 20 %.

Parlez-nous de la fondation Comgest.

"The Comgest Foundation" a permis de rassembler et de structurer toutes les actions que nous menions déjà et d’être ainsi plus efficace. Un budget annuel y est alloué. Les projets sont variés, chacun étant choisi et suivi par un de nos collaborateurs. Nous soutenons à travers le monde des actions pour le handicap, l’environnement, l’éducation et l’émancipation économique. Il s’agit d’un héritage de nos fondateurs qui a été perpétué par la suite par chacun de nos présidents.  Il en est de même pour notre structure plate comme pour le fait que tout le monde ou presque soit associé.