Sous-segment de la Tech, le « Big data » ne se cantonne pas pour autant à ce secteur et représente une mine d’or pour les investisseurs. Jacques-Aurélien Marcireau, gérant du fonds Edmond de Rothschild Fund Big Data, évoque les atouts de cette thématique et de son fonds.

Décideurs. Quel est l’intérêt de s’exposer à la big data pour les investisseurs ?

Le Big Data déferle sur de nombreux secteurs et représente une source de création de valeur pour les investisseurs. Grâce aux évolutions technologiques, il est désormais possible de traiter l’abondance d’informations et d’optimiser l’exploitation des données. Les entreprises qui parviennent à tirer parti de cette tendance à long terme ont la capacité de créer de nouveaux produits et services qui les démarqueront de leurs concurrents. Le Big Data recouvre trois dynamiques : le volume, c’est-à-dire la croissance exponentielle des données générées ; la variété, autrement dit la multiplication des différentes formes d’information (internet, objets connectés, entreprises…) et de formats ; enfin la vélocité, c’est-à-dire l’accélération de la fréquence à laquelle les données sont générées et partagées.

Quelles sont les spécificités du fonds EdRF Big Data ?

EdR Fund Big Data propose une approche unique. Pour bénéficier du potentiel de création de valeur de la donnée dans tous les secteurs économiques, nous avons mis en place une méthodologie transversale. Le fonds peut ainsi être positionné jusqu’à 49 % sur des sociétés non technologiques. Nous avons développé, pour cette catégorie de valeurs, un filtre technologique de sélection propriétaire permettant d’analyser leur stratégie numérique et les efforts à déployer. Une quinzaine de facteurs, tels que le montant des investissements, nous permettent de se faire une idée de l’effort que doit déployer une société pour mettre en œuvre sa transformation numérique. L’analyse fondamentale est cruciale.

"Le fonds peut être positionné jusqu’à 49 % sur des sociétés non technologiques"

Nous construisons un portefeuille autour de trois typologies de valeurs avec une approche très sélective sur la qualité de leur modèle d’activité et leur valorisation : "Infrastructures", qui regroupe les entreprises collectant et permettant la mise à disposition des données produites par les acteurs du Big Data ; "Analytics", c’est-à-dire les entreprises éditrices de logiciels permettant l’analyse de ces données ; "Data users", sociétés non technologiques ayant la stratégie numérique la plus adaptée afin de tirer un avantage compétitif de l’utilisation du Big Data. Le fonds cherche à maintenir un profil équilibré sur le plan des secteurs, du style et des capitalisations boursières.

En quoi les valeurs financières y ont leur place ?

Certaines valeurs financières ont toute leur place dans le portefeuille à condition de remplir les nombreux critères définis par l’équipe de gestion, notamment en matière de valorisation. Si elles ont l’agilité, la culture d’entreprise, la capacité d’investissement, les talents nécessaires pour exploiter de manière judicieuse le trésor sur lequel elles sont assises, dans le respect de la réglementation, les grandes institutions bancaires et sociétés d’assurances sont à même de prendre avec succès le virage stratégique que représente le Big Data. Les acteurs du secteur entendent tirer parti de la transformation numérique pour offrir aux consommateurs de nouveaux services mieux adaptés à leurs besoins.

Comment prenez-vous en compte les critères ESG dans ce fonds ?

Classé article 8 selon SFDR, EdR Fund Big Data applique la politique d'exclusion d’Edmond de Rothschild AM (France). Par ailleurs, le processus d'investissement du fonds intègre activement les considérations ESG avec l'objectif d'identifier et d’investir dans des entreprises qui ont mis en œuvre de solides pratiques ESG. Depuis sa création, le fonds a toujours mis l'accent sur la qualité de la gouvernance d'entreprise, un pilier essentiel de son processus de sélection de titres afin de s'assurer que les entreprises sélectionnées présentent un bon alignement des intérêts entre la direction, les actionnaires majoritaires et minoritaires.