Rendez-vous incontournable des leaders européens du secteur du retail et de l’immobilier commercial, le Siec se tiendra les 21 et 22 septembre dans un format inédit. Juana Moreno, directrice de l’événement, dévoile les nouveautés et thématiques de cette 17e édition.

Décideurs. Pourriez-vous revenir sur l’édition 2021 du Siec ?

Juana Moreno. L’édition 2021, qui s’est tenue dans un contexte général de reprise de l’activité, a été celle des retrouvailles après cette période inédite de reports. Grâce à la proximité avec notre écosystème, le Siec a été le lieu de rencontre annuelle des acteurs du retail et de l’immobilier commercial, et la fréquentation a été très honorable.

Quelles nouveautés pour cette édition 2022 ?

La principale nouveauté de cette 17e édition réside dans la colocation avec Paris Retail Week - Equipmag. Nous avions réfléchi à ce partenariat pour le Siec pendant la crise sanitaire de façon à ne pas assister à un éclatement de tous les salons sur le segment. Il nous a semblé pertinent de proposer un grand événement pour toutes les fonctions phares du monde du retail et ainsi créer le premier rendez-vous business du commerce omnicanal. Nous sommes très heureux que ce projet soit effectif cette année. Ces nouvelles synergies renforceront incontestablement l’attractivité et la dimension internationale de notre salon. Par ailleurs, cette année et pour la première fois, nous allons essayer d’estimer le chiffre d’affaires généré par le salon.

Comment se matérialise cette association ?

Le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) a signé un contrat de location-gérance avec Comexposium, dont nous avons d’ailleurs rejoint l’équipe en février dernier. Y ayant travaillé plusieurs années avant de prendre la direction du Siec, l’équipe ne m’était pas inconnue. Je connais son professionnalisme, son savoir-faire et ses antennes internationales. En 2021, nous avons accueilli près de 5 000 visiteurs, et nous pourrions en totaliser 30 000 pour cette édition commune. L’événement revêt évidemment une dimension différente avec trois pavillons, 700 conférences et plus de 1000 exposants.  

Le commerce a connu quelques bouleversements. Quelles mutations avez-vous observées ?

Nous constatons une forte appétence de la part des directions des centres commerciaux pour l’intégration et le développement de nouveaux espaces (loisirs, food, beauté, culture, coworking…). Ces mutations sont nécessaires pour repenser les espaces de consommation et créer de nouvelles expériences. Quand je parle avec certains directeurs de centres, ce qui me marque le plus c’est la volonté de reproduire dans leurs parcs les cœurs de ville d’hier. Il convient de redonner ce supplément d’âme aux centres commerciaux, de sorte qu’ils s’adaptent aux évolutions sociétales. Les discours évoluent : on ne parle plus de villes mais de territoires. À titre d’exemple, l’approche des Espagnols est intéressante puisqu’ils conçoivent les centres commerciaux comme des édens plutôt que des malls à l’américaine.

Le salon consacre une place importante à la durabilité. Quels seront les temps forts de cette édition ?

La durabilité est même le fil conducteur de cette édition : "Le commerce durable : de l’adaptation à la mutation". Nous allons recevoir d’ailleurs, dans le cadre d’une keynote, le chargé d’investissement de Redevco qui fera un état des lieux du marché et développera sa vision européenne du segment. D’un engagement vertueux, la durabilité est devenue une obligation. D’une contrainte réglementaire, elle est devenue une opportunité. Comment se formalise et se concrétise la durabilité ? Se conjugue-t-elle de manière identique à l’échelle européenne et est-elle en mesure d’embrasser toute la chaîne de valeur ? Peut-elle dépasser le cadre d’une simple prise de conscience, et surtout a-t-elle vocation à s’adresser à l’ensemble des consommateurs, de la population et du territoire ? Ce sont les questions auxquelles nous allons nous efforcer de répondre.

Propos recueillis par Alban Castres