L’association française des sociétés de placement immobilier (ASPIM) et l’Institut de l'Épargne Immobilière et Foncière (IEIF) viennent de publier les statistiques du deuxième trimestre du marché des SCPI et OPCI grand public. Celles-ci étaient particulièrement attendues par les observateurs, impatients de mesurer les conséquences de la période de confinement imposée jusqu’au 11 mai par le gouvernement sur la collecte et les investissements.

Des souscriptions attendues à la baisse 

L’année avait pourtant bien commencé. Des records de collectes avaient d’ailleurs été atteints. Mais les mesures de confinement imposées par le gouvernement pour endiguer l’épidémie de Covid-19 ont naturellement déstabilisé le marché immobilier.

Frédéric Bôl, président de l’ASPIM, nous avait d’ailleurs prévenu il y a quelques semaines : “La collecte a été légèrement ralentie. Elle n’est pas, pour l’instant, à l’arrêt.“ Les chiffres qui viennent d’être publiés par l’Aspim le confirment. Au cours du deuxième trimestre, les SCPI ont en effet réalisé une collecte nette de 875 millions d’euros tandis que les OPCI grand public ont enregistré 332 millions d’euros de souscriptions nettes. 

Au total, durant les six premiers mois de l’année, les SCPI et OPCI grand public ont collecté pas moins de 5 milliards d’euros. Si ce volume est en ligne avec la moyenne des cinq dernières années, il s’affiche en baisse de 8% sur un an. 

Dans le détail, le montant de collecte des SCPI d’immobilier d’entreprises a baissé de 20% par rapport au premier semestre 2019, atteignant 3,43 Md€. Les OPCI grand public ont, quant à eux, collecté 1,6 Md€, un montant en hausse de 32% par rapport au premier semestre 2019. 

Frédéric Bôl estime à juste titre ces résultats encourageants : “comme attendu, la collecte et la distribution des fonds au premier semestre ont connu un ralentissement lié à l’impact de la Covid-19 et du confinement sur les réseaux de distribution et aux mesures d’aménagement des loyers commerciaux en soutien aux TPE et PME en difficulté.  En dépit de la période de confinement, les deux véhicules ont enregistré une collecte nette positive au premier comme au second trimestre ce qui a notamment permis de maintenir une excellente liquidité sur le marché des parts de SCPI.“

Des performances en demi-teinte

Les performances globales des SCPI, c’est-à-dire le rendement courant ajouté à la revalorisation des parts, sont moins bonnes que celles de 2019. Si la revalorisation des parts a le plus été impactée au deuxième trimestre, les SCPI ont tout de même révélé des résultats positifs selon l’indice EDHEC IEIF Immobilier d’entreprise France, avec +5,3% sur une année glissante.

Ce n’est pas le cas des OPCI grand public, révélant des résultats négatifs : -2,6% depuis le 1er janvier et -0,2% sur un an au 30 juin 2020. Ces performances s’expliquent par la poche foncière cotée de ce type de véhicule, forcément impactée par la chute des marchés boursiers en mars. 

Frédéric Bôl anticipe cependant des lendemains plus joyeux, notamment pour les SCPI : “La diminution des acomptes de dividendes versés par les SCPI au premier semestre reste contenue et la plupart des gérants anticipent une remontée au second semestre.“

Adaptations face à la crise

Malgré ce contexte anxiogène, les SCPI ont continué à déployer en partie leurs programmes d’investissement. Selon l’étude, elles ont investi 3,5 Mds € contre 3,6 Mds € en 2019, toujours principalement sur les bureaux (57% cette année), suivis par les commerces (19%). 

Elément notable, les SCPI se tournent davantage vers l’international. Représentant autrefois 34% de leurs investissements, les acquisitions à l’étranger se sont élevées cette année à 43%, devançant les investissements en Ile-de-France (40% dont 7% à Paris). En tête de liste : L’Allemagne, avec 16%, les pays d’Europe du Nord (7%) et le Benelux (5%). 

Emilie Zana

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