Les groupements CDC, CDC Habitat, Icade Promotion et Nexity, Eiffage Immobilier ont été respectivement retenus sur les secteurs D et E de la ZAC « Village Olympique et Paralympique » à Saint-Ouen-sur-Seine par la commission de sélection. Un choix en partie guidé par la quête de l’excellence environnementale. Explications.

« C’est le début d’une nouvelle ère dans la construction en France ».  Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, a employé des mots forts vendredi à l’occasion de l’annonce du classement des groupements pour l’attribution des secteurs D et E de la ZAC « Village Olympique et Paralympique » situés à Saint-Ouen-sur-Seine. Le consortium constitué par CDC, CDC Habitat et Icade Promotion sur le premier secteur et celui composé de Nexity et Eiffage Immobilier sur le second ont été préférés à Linkcity, SCI Colisée Résidentiel (AXA REIM) et Bouygues Immobilier par la commission de sélection.

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Sur le secteur D qui offre une assiette de 48 250 m² de surface de plancher, 3 000 athlètes seront accueillis. Le projet du groupement retenu prévoit à terme de de proposer environ 650 logements et différents programmes en rez-de-chaussée : écolab, social sport club, restaurant en vue panoramique sur la Seine, espace de coworking dédié à la création d’images en lien avec la Cité du Cinéma… Mais la véritable révolution vantée par la secrétaire d’Etat se cache dans les procédés constructifs. Des matériaux biosourcés et bas carbone seront utilisés pour limiter les émissions de CO2 pendant la phase de développement. La structure en béton bas carbone doit permettre de diminuer de 20 % les émissions de carbone par rapport à un béton classique. Les murs à ossatures bois devront provenir à 100 % de forêts « gérés durablement » et séquestrer du carbone. En parallèle, 10 % de matériaux seront réemployés. Et les énergies seront produites localement grâce aux panneaux solaires situés en toiture et à un site agricole situé à proximité. Enfin, une forêt sera aménagée au centre de l’ensemble. « Ce projet sera un démonstrateur d’envergure internationale qui contribuera à faire du village des Jeux Olympiques un exemple d’urbanisme écologique », assure le groupement dans sa vidéo de présentation.
 

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Sur le secteur E qui recouvre environ 53 000 m² de surface de plancher, Nexity, Eifface, CDC Habitat EDF et Groupama ambitionnent de proposer 525 logements, un immeuble de bureaux, une crèche et des locaux d’activités et commerciaux qui devraient accueillir un peu plus de 2 500 athlètes et para-athlètes à l’été 2024 et dès 2025, de futurs audoniens. Le groupement a imaginé ici un mode constructif mixant bois et béton bas carbone, mis en œuvre par Eiffage Construction, devant permettre de réduire de 75% l’empreinte carbone du projet par rapport aux Jeux de Londres. Le bois sera 100 % français. En parallèle, un pilotage énergétique « intelligent » sera mis en place pour réduire la consommation d’énergie des bâtiments. Une production d’énergie solaire en toiture, associée à du stockage par batterie zinc-air développée par EDF, alimentera en partie les logements. Du sol aux toitures, un paysage intégrant des essences locales se déclinera en plusieurs ambiances : pépinière de plantes sauvages, jardins maraîchers traditionnels de Saint-Ouen, prairie sauvage mais aussi paysage vertical bénéficiant des balcons. Par ces dispositifs, le label Biodivercity est visé pour l‘ensemble du programme.

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Le projet du groupement Nexity et Eiffage Immobilier IDF (©D.R.)

Cette quête de l’excellence environnementale commune aux deux projets a pesé dans le choix de la commission. « Ce qui sera réalisé au sein des secteurs D et E du village olympique et paralympique fera tomber le bilan carbone de la construction de plus de 40 % alors même que nous sommes dans l’équilibre économique de Saint-Ouen, c’est-à-dire avec des prix de sortie des logements en libre compris entre 6 600 et 7 000 euros, souligne Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) qui faisait partie des membres de la commission avec une voix consultative. Pour rappel, nous visons une diminution de 50 % de l’impact carbone à l’échelle du village. » Alors que la première phase de travaux consistant à déconstruire certains bâtiments et à préparer les terrains qui accueilleront les futures constructions a commencé le 4 novembre dernier, les aménagements débuteront au printemps 2020. Le développement des immeubles du village olympique et paralympique démarrera quant à lui au premier trimestre 2021 et devrait durer deux ans. Les opérateurs immobiliers mettront l’ensemble à disposition de Paris 2024 le 1er mars 2024 et le récupéreront le 1er novembre 2024. Ils engageront alors les travaux de réversibilité et livreront le nouveau quartier destiné à accueillir 6 000 habitants et 6 000 salariés en 2025. Il sera alors temps de vérifier si les promesses environnementales ont bien été tenues.

Par François Perrigault (@fperrigault)

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