Depuis 2005, les énergies renouvelables ont le vent en poupe. Portées par des subventio étatiques et une demande en hausse, les start-up estampillées « green » fleurissent. Les investisseu se précipitent sur ce marché prometteur. Les valorisatio de ces nouvelles sociétés s’envolent.

Depuis 2005, les énergies renouvelables ont le vent en poupe. Portées par des subventions étatiques et une demande en hausse, les start-up estampillées « green » fleurissent. Les investisseurs se précipitent sur ce marché prometteur. Les valorisations de ces nouvelles sociétés s’envolent. À tel point que de nombreux économistes s’interrogent : après la bulle Internet, connaîtra-t-on la bulle verte ?

« Nous exploiterons le soleil, les vents et la mer pour faire fonctionner nos voitures et alimenter nos usines ». Lors de son discours inaugural, le président américain Barack Obama a voulu faire passer un message. Les États-Unis ne rateront pas la révolution énergétique qui se joue actuellement. Toutes les puissances économiques l’ont bien compris et misent massivement sur les énergies renouvelables.

Actuellement, les énergies renouvelables assurent 13,1 % de la fourniture totale d'énergie primaire mondiale et 17,9 % de la production électrique. En 2020, les énergies renouvelables pourraient atteindre environ 25 % de la production électrique, selon l'AIE.

L’État américain va ainsi investir 150 milliards de dollars dans les énergies renouvelables au cours des dix prochaines années. Ces subventions se feront via des réductions d’impôts, des prêts garantis et des prêts à taux zéro.
De son côté, la Commission européenne souhaite que 20 % de l’énergie produite en Europe soit tirée d’énergies renouvelables d'ici à 2020. Le 23 janvier 2008, la Commission a présenté des objectifs pour chaque État membre en fonction du produit intérieur brut (PIB) par habitant. La France devra ainsi porter ce quota énergétique à 23 %.

La demande est bien là.

Quant à la Chine, longtemps considérée en retard en termes de politique environnementale, elle figure désormais parmi les leaders en la matière. En 2010, Pékin a mis en place un paquet de 218 milliards de dollars pour stimuler le green business dans son pays. L’objectif annoncé est de prétendre à l'indépendance énergétique d'ici à 2030.

Grâce à ces subventions, le secteur des énergies renouvelables connait une croissance exponentielle. À tel point que certains craignent que cette croissance ne soit qu’artificielle. Pourtant, le green business est bien porté par des tendances de fond.

La croissance économique et démographique des pays en développement contribue à une hausse constante de la consommation d’énergie. En 2008, elle atteint 450 exajoules, contre seulement 350 dix ans plus tôt. La demande est également portée par des états qui font de l’indépendance énergétique une priorité. Pour eux, l’objectif est clair. Face à la pénurie annoncée, ils souhaitent pouvoir être capables de produire sur leur sol l’énergie nécessaire à la consommation.

Les contraintes environnementales font également des énergies renouvelables un secteur stratégique pour le futur. En quelques années, l'environnement est devenu la préoccupation numéro un des entreprises et des consommateurs. Ces derniers prennent conscience de l'enjeu écologique de leurs achats. Quant aux entreprises, elles souhaitent limiter les risques pour leur business et d'améliorer leur image.

Après la bulle Internet, la bulle verte

Face à un tel engouement, banques et fonds d’investissement investissent massivement dans les cleantechs. Malgré la crise, 145 milliards de dollars ont été investis à travers le monde dans le secteur, en 2009. Un succès qui fait craindre que le marché green business ne devienne le nouveau terrain de jeu des spéculateurs. Ces derniers vont miser plus que de raison dans les énergies renouvelables, notamment l’éolien.

Le risque est alors que se reproduise le même scénario qu'en 2000, avec les technologies d'Internet. Autre sujet d'inquiétude : celui des crédits carbonne. Pour le moment, ce marché est essentiellement européen. Son élargissement aux États-Unis est encore balbutiant. Mais les banques d'investissement telles que Goldman Sachs vendent déjà à grand échelle des produits financiers complexes.

La vitesse et l’ampleur des investissements dans ce secteur laissent craindre le pire. De plus, contrairement à la bulle Internet, le phénomène n’est plus limité à quelques pays mais est devenu planétaire. Selon certains experts, la bulle verte, pourrait atteindre 2 500 milliards de dollars en 2015.
En Europe, notamment en Allemagne et en Espagne, le marché haussier est en train de gonfler les valeurs des entreprises green business. La bulle verte serait provoquée par une spéculation irrationnelle qui atteindrait son pic en 2010 pour exploser en 2012.

La spéculation va accélérer la fin du tout pétrole

La stratégie des spéculateurs est simple. Être présents sur tous les projets étiquetés « green ». Les perspectives de profits sont telles qu’elles négligent les risques pris. La faisabilité du projet et le temps qu’il faudra pour le mettre en place ne sont pas toujours étudiés à fond. Comme lors de la bulle Internet, de nombreuses technologies n’aboutiront pas. Néanmoins, cette course effrénée vers le tout vert a le mérite d’accélérer l'abandon annoncé des énergies fossiles.

Les firmes pétrolières l’ont bien compris. Désormais, elles limitent leurs investissements dans de nouvelles prospections ou de nouvelles technologies de recherche. Au contraire, elles préfèrent se donner une image verte. C’est notamment le cas de BP qui a indiqué qu’il injecterait près de 10 milliards de dollars dans les énergies renouvelables.