ENGIE University a été créée en 2009. Historiquement tournée vers la formation des membres dirigeants et talents, la structure s’est ouverte à tous les managers et employés du groupe. Elle compte actuellement près de 100 000 apprenants dont 30 000 managers à travers le monde. Marie Deschamps, directrice d’ENGIE University depuis septembre 2022, explique les enjeux de cette université pour le groupe et les challenges à venir.

 

Décideurs RH. Quelle serait pour vous la définition d’"université apprenante" ? 

Marie Deschamps. L’université d’ENGIE offre une opportunité de développement professionnel et personnel aux collaborateurs, un lieu et un temps pour vivre une expérience apprenante au sein de l’entreprise. Il ne s’agit pas seulement de formations mais d’une occasion de mieux connaître les métiers du groupe, les autres équipes et entités, la stratégie de l’entreprise. Nos programmes et événements sont l’occasion de réunir des personnes d’entités différentes et de fédérer les collaborateurs, de renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise, de prendre du recul sur son métier, ainsi que de développer son employabilité et réfléchir à son évolution professionnelle. C’est cet ensemble qui constitue une expérience apprenante particulière.

"L’université pourrait être davantage perçue comme une agora" 

Quel est l’enjeu pour ENGIE au sein de cette université ? 

Nous faisons face à des enjeux d’attractivité et de rétention des compétences et des talents. La formation est l’un des leviers pour répondre à ces enjeux. De nouveaux métiers émergent dans notre secteur comme dans l’hydrogène, les batteries de stockage d’électricité, la mobilité verte…En tant que leader de la transition énergétique, ENGIE a à cœur de former les collaborateurs aux emplois de demain par du reskilling ou de l’upskilling. Un enjeu de taille pour donner envie à de nouveaux talents de nous rejoindre.

Par ailleurs, une autre mission de l’université est de renforcer notre culture commune "One ENGIE" sur des sujets fondamentaux comme la transition énergétique ou le management/leadership. Nous nous inscrivons dans une dynamique où l’université pourrait être davantage perçue comme une agora, un lieu d’apprentissage et de rencontre, génératrice de lien et de sens pour les collaborateurs. 

Comment se déroule l’hybridation de la formation chez ENGIE University ?

Nous disposons d’U.Learn, une plateforme digitale accessible à tous. Une application U.learn GO a également été créée pour nos collaborateurs n’ayant pas accès à un ordinateur. La crise sanitaire a accéléré notre passage au digital. Depuis 2022, nous sommes pleinement hybrides. Les collaborateurs ont plaisir à se retrouver au bureau depuis l’année dernière, mais les formations en présentiel demandent du temps à chacun et nous sommes attentifs à réduire notre bilan carbone. Présents dans une trentaine de pays, nous réfléchissons actuellement sur comment développer des formations davantage locales avec des formateurs déjà sur place et connaissant la culture ainsi que la langue du pays, afin d’éviter les déplacements en avion mais aussi de former de façon plus marquante et pertinente.

Les challenges pour les années à venir ? 

ENGIE est la résultante de nombreuses fusions et réorganisations. Après une grande transformation depuis 2021, nous travaillons aujourd’hui sur l’identité du groupe et sa compréhension par l’ensemble des managers qui pourront la diffuser à leurs équipes. Selon notre dernière enquête interne, 86% des collaborateurs adhèrent à la stratégie d’ENGIE. Notre vocation est que chacun devienne acteur de la transition énergétique. Cela implique que notre engagement RSE et notre volonté d’aller toujours plus vers une transition juste soient portés par chacun. L’université joue un rôle important dans l’accompagnement des collaborateurs dans les transformations, au service de la performance opérationnelle et de l’atteinte des objectifs stratégiques du groupe.

Propos recueillis par Elsa Guérin