Selon le bilan annuel du cabinet de conseil In Extenso Innovation Croissance, les entreprises françaises ont levé 9 milliards d’euros en 2023. Un montant en baisse de 34% par rapport à 2022 mais deux fois supérieur à celui de 2019. La France conserve sa deuxième place des pays européens derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne. L’énergie, la santé et les software tirent leur épingle du jeu.

Le tsunami attendu a plutôt laissé place au blizzard pour le cru 2023 des levées de fonds. Au rayon des satisfactions, le nombre d’opérations a augmenté de 14% par rapport à l’année précédente pour atteindre 6738. Pourtant, les montants levés ont diminué de 28% passant de 14 milliards d’euros à 9 milliards, quand la valeur du ticket moyen baissait de 31% pour se situer à 10 millions d’euros.

Comparé aux chiffres de 2019, avant que le marché laisse place deux années durant à une euphorie parfois déraisonnée avec des valorisations qui ont explosé, le nombre de levées de fonds a doublé. Si les tours de table de taille importante, de plus de 50 millions d’euros ont réduit de moitié, les levées d’amorçage, de moins d’un million d’euros, ont, elles, augmenté de 35%. Signe d’un fort tissu innovant dans l’Hexagone ou d’une fragilité du marché ? L’avenir nous le dira.

L’énergie en tête du peloton

Sans conteste, le secteur de l’énergie a levé le plus de fonds en 2023. À l’échelle européenne, il occupe les 5 premières places des tours de table les plus importants. En France, le producteur de batteries électriques Verkor signe la plus belle opération avec 850 millions d’euros levés et Driveco, prend la troisième place avec 250 millions d’euros. Les logiciels software, notamment grâce à l’essor de l’IA et la santé, complètent le podium des secteurs les plus dynamiques. Pour Patricia Braun, présidente et associée chez In Extenso Innovation Croissance c'est "la fintech et les développeurs de marketplace qui ont particulièrement pâti de la conjoncture économique défavorable cette année."

Enfin, la France se positionne à nouveau comme le deuxième pays le plus ingénieux d’Europe, devant son voisin outre-Rhin. Toujours selon Patricia Braun, "l’Hexagone est structurellement mieux armé que l’Allemagne avec un écosystème fourni de business angels et de financements publics". Réponse dans un an pour savoir si grâce à ce maillage économique, la French Tech aura réussi à relever la barre.

Tom Laufenburger