Camille Le Provost est anciennement la directrice M&A d’Anjac, groupe familial industriel français, partenaire de marques et de laboratoires cosmétiques. Avec un parcours aussi atypique que rempli de succès, lever de rideau sur la carrière de Camille Le Provost.

Camille Le Provost, ex-directrice M&A d’Anjac, groupe familial industriel français, partenaire de marques et de laboratoires cosmétiques, a un parcours aussi atypique que rempli de succès. Touche-à-tout, elle est de celles que l’on croise rarement dans les environnements souvent très lisses des financiers. Elle intègre BNP Paribas dès sa sortie d’école de commerce. Elle passe 8 ans dans la banque française, mais jamais dans l’Hexagone. Manama au Bahreïn, Londres ou Amsterdam, l’intégralité de son expérience bancaire se fait à l’international. Elle grimpe les échelons, d’analyste à directrice M&A adjointe et fait ses gammes sur des opérations spectaculaires. Un projet d’usine d’électrolyse pour Qatar Aluminium d’un montant de 4,7 milliards de dollars ou encore l’acquisition par la Shanghai Prime Machinery de Nedschroef pour 325 millions d’euros. L’époque bancaire de Camille Le Provost est marquée par la gestion de projets internationaux large-cap, un domaine dans lequel elle excelle. "J’adore travailler en mode projet et gérer des deals permet d’évoluer à un rythme haletant, qui nourrit ma curiosité", confesse celle qui quittera finalement BNP Paribas en 2014 pour le néerlandais Rabobank, l’institution financière internationale de bancassurance.

Pouvoir de résilience

Depuis Utrecht, elle co-pilote l’équipe Consumer Foods et intervient sur une opération qui marque ses souvenirs : la vente d’un leader suédois de la pâtisserie surgelée, Almondy. "Une transaction compliquée en interne et en externe" se souvient-elle, "le managing director en charge de l’opération est parti. J’ai dû faire l’intérim à la tête de l’équipe et nous avons ratissé le marché pour identifier le bon acheteur". La fierté de Camille Le Provost réside dans l’exploit d’avoir trouvé un acheteur, malgré les problèmes de réputation de l’entreprise ajoutés à la flambée des prix des amandes, leur matière première. Un pouvoir de résilience qui la pousse sans cesse au renouveau.

Coup de théâtre

En 2016, elle quitte la banque et les Pays Bas, pour revenir à Paris et intégrer le cours Florent. Un coup de théâtre qui, elle insiste, n’est pas un désamour pour la finance mais la volonté de réussir ailleurs. Celle qui n’est pas à un succès près coordonne la troupe d’artistes de la comédie musicale du Roi Lion pour le compte du Théâtre Mogador. "Je suis assez ambivalente, j’ai un côté très scientifique et un autre très artistique, les deux m’ont toujours été utiles pour mes projets en M&A et dans le théâtre. Il faut savoir être technique, organisée, mais toujours au service de l’humain", explique Camille Le Provost.

"Il y a peu de professionnels du M&A avec ma séniorité. Mais un mouvement arrive, de plus en plus de jeunes se lancent en solo "

Mais arrive 2020 et ses confinements. La fermeture des salles de spectacles lui fait briser le quatrième mur. Elle se lance en indépendant, dans le conseil en M&A "un moyen d’être flexible et de continuer mes projets dans le théâtre", dit-elle. En quelques mois, ses missions de free-lance prennent de la place et face à l’hostilité des conditions de travail du milieu artistique, elle rejoint à plein temps le monde des financiers. Rares sont ceux qui se lancent seuls dans l’aventure du conseil. Celle qui n’est pas à une première près, en a bien conscience mais voit une tendance se dessiner. "J’ai rencontré trois personnes qui fonctionnaient en free-lance. La plupart montent leur "boutique" avec des juniors. Il y a peu de professionnels de ma séniorité. Mais un mouvement arrive, de plus en plus de jeunes se lancent en solo". C’est en free-lance qu’elle commence à travailler pour Anjac. Puis, ses missions prennent de plus en plus de place dans l’entreprise, qui lui crée un poste de directrice M&A. Aujourd’hui, après avoir porté la direction M&A du groupe pendant plus d’un an, elle continue d’accompagner en free lance des structures dans leurs stratégies d’acquisition. De nouvelles pièces à écrire.

Parcours

  • 2007 : sort diplômée de l’EM Lyon
  • 2006 – 2014 : fait ses gammes en M&A à la BNP sur des opérations large-cap internationales
  • 2014 : rejoint la banque néerlandaise Rabobank et mène la cession d’Almondy
  • 2016 : intègre le cours Florent
  • 2019 : réalise quelques missions de conseil M&A en free-lance
  • 2020 : devient Compagny manager de la comédie musicale Le Roi Lion pour le Théâtre Mogador
  • 2020 : se dédie à 100 % à son activité de conseil M&A
  • 2021 : première mission pour Anjac
  • 2022 : création de son poste de direction M&A chez Anjac

 

Céline Toni