PAI augmente son enveloppe d’investissement de façon manifeste. Avec 40 % de plus par rapport à son fonds de 2018, PAI Europe VII, il poursuit sa stratégie d’acquisitions d’entreprises, notamment aux États-Unis, à la conquête de grands industriels.

Le gérant français PAI a décroché précisément 7,1 milliards d’euros pour son huitième fonds de LBO.  Ce qui le positionne au premier rang des levées exercées cette année en France et à la troisième place en Europe. "La solidité du track record de PAI nous a permis d'accroître de façon très significative la taille cible de notre fonds, alors que les investisseurs réduisent depuis plusieurs mois leur allocation au marché du private equity", relève Richard Howell, Managing Partner de la société d'investissement qui gère 26 milliards d'euros d'actifs.

Une stratégie qui fonctionne

Basée sur le rachat et la revente d’entreprises générant de fortes plus-values, la stratégie de PAI n’est pas nouvelle. Déjà, l’an dernier, PAI cédait le contrôle de Refresco pour une valeur totale de 7 milliards d'euros à KKR, la faisant plus que doubler en cinq ans. De même, fin 2022, il vendait l'éditeur de jeux Asmodee pour 3 milliards d'euros, après l'avoir acquis 1,2 milliard en 2018. En 58 ventes depuis sa prise d'indépendance de Paribas au début des années 1990, PAI aura ainsi généré quelque 23 milliards d'euros de plus-values pour ses investisseurs. Rien que ça !

Un géant à contre-courant

Malgré le gel des fusions-acquisitions, et des financements plus difficiles d’accès, des taux d’intérêt élevés, l’inflation, et des opérations qui prennent plus de temps sur le segment du large-cap, PAI n’est pas effrayé pour autant. Il a d'ores et déjà investi 35 % de ses 7,1 milliards d'euros dans sept acquisitions depuis l'an dernier, à l'instar du rachat de la Mer de Sable. En parallèle, il a engagé la vente du prestataire allemand de services immobiliers Apleona dont il attendrait plus de 4 milliards d'euros de valorisation, en priorité d'acteurs industriels.

Laura Guetta