La patronne de la société de gestion est remplacée par deux présidents, Christophe Bavière et William Kadouch-Chassaing. Si le communiqué de presse fait état d’un accord entre la dirigeante et les actionnaires, Virginie Morgon aurait été poussée vers la sortie par la famille Decaux.

Coup de tonnerre dans le monde de la gestion d’actifs. L’emblématique patronne d’Eurazeo quitte ses fonctions. “Le conseil de surveillance et Virginie Morgon ont décidé conjointement qu’il soit mis fin à ses fonctions de présidente et membre de directoire d’Eurazeo”, selon les termes du communiqué de presse publié le 6 février à l’issue de plusieurs réunions.

À cette occasion, le conseil de surveillance modifie le directoire, composé dorénavant de deux présidents : Christophe Bavière, fondateur d’Idinvest Partners société de capital-risque rachetée par Eurazeo, et de William Kadouch-Chassaing, ancien directeur financier de la Société générale qui fût en lice pour remplacer Frédéric Oudéa à la tête de la banque rouge et noire qui a rejoint le directoire d’Eurazeo en 2022 en tant que DG finances et stratégie ainsi que CIO. L’équipe est complétée par Sophie Flak, managing partner en charge de l’ESG et du digital, et Olivier Millet, déjà membre du directoire d’Eurazeo et directeur de l’activité d’investissement dédiée aux ETI et PME.

Un groupe transformé

Je quitte mes fonctions après 14 ans à la direction d’Eurazeo avec l’immense fierté de la transformation réussie du groupe, devenu un des grands leaders de l’investissement privé en Europe, commente Virginie Morgon. Un Groupe performant qui a connu une croissance à deux chiffres au cours des cinq dernières années. Un groupe devenu mondial, présent dans 10 pays.” Sous sa houlette, les actifs sous gestion d’Eurazeo sont passés de 7 à 32,4 milliards d’euros.

Le changement de direction aurait été initié par les Decaux, qui détiennent 18 % du capital et 25 % des droits de vote. La mayonnaise n’aurait jamais pris entre Virginie Morgon et la famille. Celle-ci reprocherait à la dirigeante la faiblesse du cours du bourse, des rémunérations parfois trop élevées et une volonté de se mettre en avant marquée, selon Les Échos et Le Figaro. À noter que Jean-Charles Decaux a pris la présidence du conseil de surveillance peu avant le décès en juin dernier du fondateur d’Eurazeo, Michel David-Weill.

Olivia Vignaud