Avec une vision entrepreneuriale de la banque d’affaires, David Salabi est un entrepreneur aux côtés des entrepreneurs. En 2003, lorsqu’il lance Cambon Partners, la banque s’installe rapidement sur le marché en s’imposant sur des opérations phares dans la tech et les services financiers. Un parcours sans faute à l’image de son fondateur.

 

Décideurs. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

David Salabi. J’ai suivi mes études à Dauphine en mathématiques et en économie. Une formation complétée par un diplôme d’expert-comptable, avant de commencer à travailler en audit chez Deloitte, puis en banque d’affaires chez Arjil, la banque du groupe Lagardère. Par la suite, j’ai pris la tête du département M&A de MGT, une boutique spécialisée dans le secteur Tech jusqu’à la création de Cambon, en 2003. Nous sommes désormais huit associés et cumulons 400 transactions en vingt ans.

"Nous ne sommes pas arrivés avec un fonds de commerce, nous l’avons construit par la performance et la qualité du conseil sur nos dossiers"

Quelle a été l’opération qui vous a le plus marquée ? Pour quelles raisons ?

Les premiers pas dans un secteur d’activité sont toujours marquants. Je citerai d’abord les opérations réalisées pour le groupe Santiane, spécialiste on line du courtage en assurance santé pour lequel nous avons monté 4 LBO successifs et qui nous a ouvert le marché du courtage dès 2010. Il est rare de faire autant d’opérations de cette ampleur pour un même client. Santiane était une entreprise passionnante, en hypercroissance, avec des problématiques de valorisation et de levier qui nous ont permis de développer une expertise. Par la suite, nous avons eu l’opportunité d’accompagner d’autres acteurs majeurs du secteur comme Ciprés Assurances, Axelliance, Roole [ex-Identicar, Ndlr], ou encore Assurcopro et nous sommes devenus leader dans le secteur du courtage. Pour citer un autre exemple d’ouverture de marché, je mentionnerai le dossier de Showroomprivé.com qui nous a ouvert une porte sur le e-commerce dès 2010 et nous a conduits à travailler notamment avec Allopneus, Brandalley ou Autoescape. Enfin, la sortie de cote de Diwan vendue à Orange Business Services en 2006 a aussi été une opération importante tant dans mon parcours que pour Cambon. Nous avions à peine trois ans d’existence, il s’agissait de la première OPA sur le marché Euronext Growth [Alternext à l’époque, Ndlr]. Un premier dossier est toujours un défi, il faut s’investir énormément car on ne connaît pas le secteur. Quand on voit ce qui a suivi chez Cambon, que des dossiers nous ont permis d’accéder à certains marchés, cela signifie que nous avons relevé le défi, c’est l’ADN de la maison. Nous ne sommes pas arrivés avec un fonds de commerce, nous l’avons construit par la performance et la qualité du conseil sur nos dossiers.

Quel est votre pire souvenir professionnel ? Et le meilleur ? 

Chaque deal est un bonheur, dès que l’on peut influer la trajectoire d’une société ou d’un entrepreneur, c’est un plaisir, surtout auprès de notre clientèle car les chefs d’entreprise avec lesquels nous travaillons sont particulièrement talentueux. En revanche, je n’ai pas de pire souvenir.

Qui était votre mentor ?

J’ai tout appris sur le terrain, deal après deal. Je me nourris de l’influence de mes clients entrepreneurs, car j’en suis moi-même un avec 50 personnes sous ma responsabilité chez Cambon. J’ai profité de l’expérience des CEO que je conseille, notamment, ceux du secteur de la tech. Ils ont nourri ma vision très entrepreneuriale et indépendante de la banque d’affaires.

En dehors de votre métier, avez-vous des passions en particulier ?

J’ai une activité semi-professionnelle qui consiste à élever des chevaux de course. Je passe mes week-ends en Normandie avec mon autre équipe de six personnes et nous visons le top 5 des éleveurs français. C’est pour moi une source d’équilibre, à l’opposé du speed des affaires parisiennes. Dans l’élevage, nous sommes contraints par les cycles de la nature, il est impossible de les accélérer. Une façon aussi de casser le rythme et de revenir le lundi, apaisé et plein d’énergie.

Quelle musique écoutez-vous avant de signer un deal ?

Pas de son, ça ne se passe pas en musique !

Parcours:

  • 1996 : diplômé de Dauphine
  • 1997 : intègre Arjil, la banque d’investissement du Groupe Lagardère
  • 2000 : rejoint MGT à la tête du département M&A o 2002 : diplômé de l’ordre des experts-comptables
  • 2003 : lance Cambon Partners
  • 2006 : sortie de cote de Diwan vendue à Orange Business Services
  • 2010 : premier LBO pour le groupe Santiane
  • 2022 : Cambon Partners passe la barre des 400 transactions

Propos recueillis par Céline Toni