Co-responsable, avec Jérémie Marrache, du département M&A chez Goldman Sachs depuis 2018, Anne Bizien revient sur les expériences qui ont jalonné son parcours de banquier d’affaires.

Décideurs. Au cours de votre carrière, quelle a été l’opération qui vous a le plus marquée ? Et pour quelles raisons ?

Anne Bizien. J’ai toujours considéré mon activité avec une vision d’ensemble. Le rôle d’un banquier d’affaires consiste avant tout à établir un dialogue de confiance avec ses clients et de les accompagner dans la durée. Cela dit, certaines transactions ont bien évidemment marqué ma carrière. Les introductions en Bourse sont des moments très importants dans la vie d’une entreprise, je pense en particulier à celles de La Française des jeux ou de Legrand. J’ai également en mémoire des opérations qui ont structuré certains secteurs en France comme la fusion de Suez et Gaz de France, le rapprochement de Renault et Nissan et plus récemment Worldline/Ingenico. Sans oublier les transactions de plus petite taille mais pertinentes et parfois transformantes pour nos clients. Finalement, ce qui est particulièrement marquant dans mon métier tient au continuum entre les différents types de transactions et les différents clients as-sociés, ainsi qu’à la qualité du dialogue et des relations que j’ai pu instaurer et entretenir avec eux.

Quel est votre pire souvenir professionnel ? Et le meilleur ?

Le pire souvenir, c’est lorsque les opérations dans lesquelles nous nous sommes investis avec nos clients, n’aboutissent pas. La raison de cette déception provient assurément de notre investissement dans chaque projet, pour chaque client. Lorsque mon équipe et moi-même adhérons à la stratégie des entreprises en soutenant leurs dirigeants, on se sent forcément proche de la vie de ces entreprises. Quant à mon meilleur souvenir, je dirais qu’il réside dans mon quotidien, lorsque nous menons à bien nos dossiers en contribuant à la réussite des sociétés que nous accompagnons. Je suis fière et satisfaite de mon travail quand les managements sont contents de nos conseils, des transactions et de la façon dont elles ont été réalisées. C’est toujours une très grande satisfaction.

Qui était votre mentor ?

Il n’y a pas eu une seule personne à avoir été mon étoile. Il est plutôt ques-tion d’une collection de personnalités du monde de la banque d’affaires et plus largement du monde des affaires. Je puise également mon énergie auprès de certai nes femmes dont j’admire la réussite.

"J’ai toujours considéré mon activité avec une vision d’ensemble"

En dehors de votre métier, avez-vous des passions en particulier ?

Je mets ma famille tout en haut de la liste et c’est une passion dont je ne me cache pas ! Sinon, la voile et la mer plus largement.

"Ce qui est marquant dans mon métier tient au continuum entre les différentes transactions, ainsi qu’à la qualité du dialogue et des relations que j’ai pu instaurer et entretenir avec les clients"

Quelle musique écoutez-vous avant de signer/closer un deal ?

J’écoute beaucoup de rock. L’album Back in Black d’ACDC mais également beau-coup de rock indépendant britannique, entre autres.

Parcours

  • 2000 : diplômée de l’Essec Business School
  • 2000 : la même année, elle intègre J.P. Morgan en tant qu’analyste à Londres et se concentre sur l’activité M&A et de couverture client
  • 2018 : rejoint Goldman Sachs comme co-responsable du département M&A pour la France, la Belgique et le Luxembourg, et responsable de la couverture des clients français
  • 2020 : prend également la responsabilité de l’activité de conseil anti-activisme pour l’Europe

Propos recueillis par Laura Guetta