CFO de Back Market, la market place française de produits électroniques reconditionnés, Clément Petit défend avec pragmatisme et dynamisme l’importance de placer l’extra-financier aussi bien au coeur de la mission d’entreprise que de la fonction finance.

 

Décideurs. Quel a été votre parcours ?

Clément petit. Après mon cursus à l’Essec je me prédestinais à commencer ma carrière en banque d’affaires, mais nous étions en 2008 et, fatalement, la faillite de Lehman Brothers a freiné le marché de l’emploi dans le secteur. J’ai fait alors le choix de me tourner vers l’entreprise et c’est comme cela que j’ai intégré la direction financière de Michelin à Clermont-Ferrand. Quand les banques d’affaires ont retrouvé de l’activité, j’ai rejoint les équipes M&A du Crédit Agricole CIB, où j’ai passé quatre ans. Puis je suis retourné en entreprise chez Elanco, un groupe de santé animale. J’y ai créé la fonction finance de la filiale française puis je suis parti 3 ans en Chine pour piloter un projet d’intégration après l’acquisition d’un concurrent. Rentré en France, je suis arrivé chez Veepee d’abord en tant que CFO France puis CFO au niveau du groupe, avant que, en 2020, Back Market vienne me chercher pour prendre la tête de leur direction financière.

Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre Back Market ?

Le projet correspondait à mes aspirations en termes de missions et de projet d’entreprise : contribuer à un mode de consommation plus durable. J’ai également été impressionné par les trois cofondateurs. Ils sont à la fois très humbles, et extrêmement ambitieux pour le développement de Back Market.

Que change le statut de licorne dans le quotidien d’un CFO ?

Être une licorne ajoute peut-être une petite pression supplémentaire en raison de la valorisation plus élevée mais fondamentalement, le statut ne change rien dans le quotidien de mon travail, il faut au contraire garder la tête froide et rester humble, concentré sur son plan pour servir au mieux le succès de Back Market.

Si vous deviez citer un moment phare de votre carrière ?

La levée de fonds en série D, six mois après mon arrivée chez Back Market, fut un moment important. Les niveaux de pression et d’attente envers le département finance étaient très importants. J’avais rejoint Back Market peu de temps auparavant, ce fut un catalyseur de dynamique enthousiasmant et un succès génial. Nous avons atteint plus de 2,5 milliards d’euros de valorisation et nous avons embarqué dans l’aventure deux nouveaux fonds General Atlantic et Generation IM qui nous ont permis de continuer à écrire l’histoire de Back Market.

"Un bon DAF est très proche du business et des équipes opérationnelles"

Comment Back Market anticipe-t-elle la future exigence en matière de reporting extra-financier ?

Pour nous il ne s’agit pas d’une problématique future, nous prenons les critères ESG très au sérieux dès à présent. Notre premier diagnostic de performance extra-financier a été approuvé par nos auditeurs en 2021. Le rôle de la finance dans les enjeux d’ESG est critique, quand on parle de finance on a jusqu’à présent beaucoup parlé de performance financière, là où le DAF de demain devra aussi jongler avec les performances extra-financières. Chez Back Market nous avons pris les devants.

Selon vous qu’est-ce qu’un bon DAF ?

Un bon DAF est très proche du business et des équipes opérationnelles. Il se projette et essaie autant que possible d’avoir un coup d’avance. Il est pragmatique et pédagogue, pour expliquer au mieux la trajectoire de l’entreprise et embarquer les équipes.

PARCOURS

o 2008 : diplômé de l’Essec
o 2010 : intègre Crédit Agricole CIB en M&A
o 2018 : débuts chez Veepee en tant que CFO France, puis groupe
o Novembre 2020 : arrivée en tant que CFO chez Back Market
o Mai 2021 : participe à la levée de fonds en série D de Back Market

Propos recueillis par Céline Toni