La fintech française spécialisée dans le paiement entre entreprises se lance au Royaume-Uni après trois ans d’existence. Conquérir l’Europe fait partie des projets de cette start-up qui voit son chiffre d’affaires en constante augmentation, tout comme ses équipes, passées de 30 à 150 collaborateurs en un an.

Il y a trois ans naissait Libeo, une fintech française spécialisée dans le paiement entre entreprises. Depuis, la start-up ne cesse de changer d’échelle. Après avoir levé 26 millions d’euros de financement, signé des partenariats d’envergure et racheté la société de facturation Trackpay, Libeo se déploie à l’international. Le 11 avril, elle annonce l’ouverture d’un bureau à Londres, à partir duquel elle espère développer la Grande-Bretagne mais aussi les pays nordiques.

"Nous sommes très enthousiastes de nous lancer au Royaume-Uni, souligne Pierre Dutaret, l’un des trois cofondateurs de la fintech aux côtés de Pierre-Antoine Glandier et Jérémy Attuil. Nous affichons de fortes ambitions, avec une équipe de tout premier plan et un produit de bonne facture." Pourquoi avoir choisi ce pays plutôt qu’un autre ? "C’est un marché avec un vrai paradoxe : d'un côté, il est très mature sur les solutions fintech digitales, mais d'un autre, l’usage de ces solutions digitales par les entreprises britanniques est parmi les plus faibles au monde. La moitié d'entre elles paient encore par chèque, contaste le CEO. C’est aussi le marché de TPE/PME le plus grand d’Europe." Mais le royaume d’Elizabeth II n’est pas le seul sur territoire sur lequel Libeo entend se faire une place, la start-up ambitionnant de s’attaquer à d’autres pays européens d’ici à 2023.

Un service à part

Pour les conquérir, Libeo propose aux dirigeants de TPE-PME, directeurs financiers et experts-comptables de centraliser, valider et payer les factures de leurs fournisseurs en un clic. C’est-à-dire sans avoir à entrer d’Iban, ni même à se connecter à leur banque. Une solution BtoB qui permettrait aux directeurs financiers de petites et moyennes entreprises de traiter leurs factures en six fois moins de temps, eux qui y passent en moyenne dix heures par semaine. Le tout en limitant le risque d’erreurs humaines et de fraudes.

"Aujourd’hui, il n’y a pas de solutions qui proposent ce que l’on fait"

Et côté concurrence ? "Aujourd’hui, il n’y a pas de solutions qui proposent ce que l’on fait, constate le CEO. Certains offrent des services équivalents au nôtre mais reposant sur les services d’un autre." Les fonctionnalités de base de Libeo sont accessibles gratuitement et, à partir de 39 euros, les entreprises peuvent accéder à la solution premium.

Des chiffres en constante augmentation

Le succès est au rendez-vous puisque la start-up compte 150 000 entreprises dans son réseau. D’où la montée en puissance de ses ressources humaines, qui comptent aujourd’hui 150 personnes, contre une trentaine en 2021. Et la fintech n’entend pas s’arrêter là. Elle espère atteindre 200 à 250 collaborateurs d’ici à la fin de l’année. "Recruter des talents est un véritable enjeu quand on grandit si vite, note Pierre Dutaret. Il ne faut pas se tromper sur la vitesse à laquelle on est capable de les intégrer." Si elle ne communique pas sur son chiffre d’affaires, Libeo précise néanmoins avoir enregsitré une hausse de près de 80 % d'utilisateurs au premier trimestre 2022. Même si sa croissance pourrait encore passer par des acquisitions, la start-up entend davantage se concentrer sur sa croissance organique.

Olivia Vignaud