Le spécialiste français de la e-santé vient de clôturer un tour de financement de 500 millions d’euros faisant grimper sa valeur à 5,8 milliards d’euros. Un record pour une start-up tricolore, qui réalise ce tour de financement en renforçant la position des fonds français dans son capital avec Eurazeo et BPI.

Co-fondée en 2013 par Stanislas Niox-Château, aujourd’hui CEO, Doctolib rassemble actuellement 25% des praticiens de l’Hexagone. La société fournit des services de prise de rendez-vous médicaux, de téléconsultation et de mise à disposition de données de santé à 60 millions d’européens : en France, en Allemagne et plus récemment en Italie. Avec un modèle économique qui repose exclusivement sur l’abonnement des professionnels de santé, la licorne n’est pas encore profitable, cette levée de fonds devrait ainsi lui permettre de sécuriser sa croissance et ses équipes pour les 10 prochaines années.

Pas encore de tour de financement 100% européen

Eurazeo et BPI, partenaires français historiques sont les fonds majoritaires de cette levée de 500 millions d’euros tandis que l’Américain General Atlantic a complété le tour après être déjà entré au capital lors d’un précédent tour de financement en 2019. Un profil d’investisseurs largement français qui marque un signal de souveraineté fort, l’entreprise accordant une attention particulière à la protection des données de santé. Elle a d’ailleurs acquis en début d’année Tanker, une start-up française fondée en 2015 qui fournit aux développeurs une solution pour sécuriser les échanges entre patients et professionnels de santé.

Une mission : le recrutement

"Ce nouveau financement va nous permettre de poursuivre nos travaux pour réinventer le secret médical en ligne et renforcer nos équipes d’experts en cybersécurité, déjà doublées en 2021", explique Stanislas Niox-Château. Grâce à ces nouveaux fonds, l’entreprise entend faire face à son principal défi, le recrutement. Doctolib prévoit d'embaucher 3500 collaborateurs dans les 5 prochaines années et atteindre les 6000 salariés.

Pour cela, en plus des financements, Doctolib cherche également à attirer les nouveaux candidats en mettant en avant sa raison d’être : "La tendance de fond indique que les candidats souhaitent avoir un impact sociétal par l’intermédiaire de leur métier. ll faut être ambitieux. Les entreprises sont à présent appelées à travailler leur raison d’être", explique Matthieu Birach, son Chief People Officer. À ce titre l’entreprise a pour projet de devenir une entreprise à mission en 2022. Un objectif incarné récemment par la création d’un groupe de travail dédié au conflit en Ukraine pour faciliter l’accès des réfugiés en France aux professionnels de santé parlant russe ou ukrainien.

Céline Toni