Directrice générale de Multiburo, Stéphanie Auxenfans dresse pour nous les contours de la reprise et des nouvelles exigences imposées par une situation où les opérateurs de coworking et de bureaux partagés jouent, plus que jamais, un rôle central.

Décideurs. Un retour au bureau semble pouvoir s’amorcer. À quels enjeux les entreprises vont-elles devoir faire face ? Comment Multiburo pense-t-elle pouvoir y répondre ?

Stéphanie Auxenfan. Il nous faut envisager trois scénarios. Dans le premier, certains secteurs d’activité pourraient passer à 100 % en télétravail, et devront dès lors réfléchir à comment bien rassembler leurs équipes ainsi qu’aux moyens de maintenir leur culture d’entreprise.Ceux-ci pourront alors s’appuyer sur des tiers lieux comme nous, à l’occasion de réunions par exemple. Le deuxième, que beaucoup qualifient d’hybride, est un mix entre présentiel et télétravail. Pour les entreprises qui auront des équipes mal installées lorsqu’elles travaillent chez elles, il sera possible de leur proposer des abonnements dans des espaces de coworking proches afin de permettre de ne pas être seul, bien installé, tout en évitant d’avoir à prendre les transports. Enfin, dernier scénario : le télétravail est impossible, avoir ses propres locaux est nécessaire, mais peut-être faut-il en réduire la surface pour faire des économies, ce qui est possible dans un espace de bureaux flexibles ! Dans tous les cas, il est certain que la crise sanitaire a fait bouger les lignes : elle a montré les qualités comme les défauts du télétravail, tout comme ceux du bureau. Au final, je suis certaine que nous tirerons de tout cela le meilleur des deux mondes. En ce sens, les espaces de coworking comme Multiburo correspondent parfaitement à l’air du temps. Je dirais même que cette crise aura finalement renforcé notre secteur.

Selon vous, comment pourrait se traduire cette nouvelle stratégie immobilière qui semble se dessiner dans nos entreprises ?

En mixant présentiel et télétravail, elles vont probablement devoir réorganiser des bureaux devenus trop grands, voire inutiles. Elles rendront des mètres carrés, opteront pour une nouvelle modularité, et lorsque les équipes voudront se rassembler elles choisiront la location d’espaces de réunion. Les économies faites sur l’immobilier pourront être répercutées sur ce type de solutions, d’autant que les durées d’engagement sont minimes. Ainsi, pour les y aider, Multiburo a conçu plusieurs offres, "Camp de base", notamment. Prenons l’exemple d’une entreprise qui compterait une vingtaine de personnes. Au lieu des cinq ou six bureaux dont ils disposaient jusqu’ici, ils pourront en prendre deux chez nous qu’ils personnaliseront et qu’ils occuperont comme ils l’entendent. Ils y stockeront leurs documents, s’ils le souhaitent et, une fois par semaine, une grande salle leur sera réservée s’ils veulent se réunir. Enfin, ils bénéficieront d’une domiciliation à l’adresse du centre qu’ils auront choisi. De notre côté, nous gérerons pour eux l’administratif, le courrier, les appels téléphoniques… En fait, le principe est simple: vous disposez d’un camp de base, et ce, même si vos salariés sont en télétravail quatre jours sur cinq.

La flexibilité est-elle devenue le maître-mot du secteur ?

Tout à fait. La flexibilité, ainsi qu’une offre modulable, à la carte. Cette crise nous a montré combien il nous fallait apprendre à changer de mode d’organisation très rapidement. Les entreprises ne veulent plus de rigidité. Or, les baux classiques leur imposent une durée minimale de trois ans. Sauf que, désormais, il paraît impossible de voir si loin, même à deux ans ! D’où ce besoin de souplesse. Et celui de créer du lien, également. Multiburo n’est pas qu’un lieu de travail, mais aussi un espace de rencontres. En venant chez nous, vous côtoyez d’autres gens venus travailler, ainsi que nos équipes mises à votre disposition. Une chose est sûre : nous sommes en train de vivre une grande mutation. Et, non, le bureau n’est pas mort, j’en suis certaine ! S’y retrouver sera toujours aussi important. Le bureau n’est pas mort, j’en suis certaine !

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Propos recueillis par Laurent Fialaix

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