Dix ans après sa création en 2010, une page se tourne pour Amundi. Yves Perrier, jusqu’alors directeur général du gérant d’actifs, cède sa place à Valérie Baudson.

L’évolution de la gouvernance d’Amundi, filiale du Crédit Agricole et géant européen de la gestion d’actifs, était dans les tiroirs depuis un moment. Elle se traduit par un jeu de chaises musicales dont le résultat doit encore être approuvé, lors de l’assemblée générale annuelle prévue le 10 mai. Sauf surprise, c’est donc Valérie Baudson qui reprendra les rênes d’Amundi en devenant sa directrice générale, succédant ainsi à Yves Perrier. Celui-ci devrait quant à lui prendre la présidence du conseil d’administration du groupe, à la place de Xavier Musca.

Continuité assurée

La future directrice générale a placé son mandat sous le signe de la continuité lors d’une conférence de presse. Pur produit du groupe Crédit Agricole, Valérie Baudson y est entrée en 1995 par le biais de la banque Indosuez. Jusqu’à la confirmation de sa désignation en qualité de directrice générale d’Amundi, elle dirigera encore CPR AM, la société de gestion thématique d’Amundi, et l’activité de gestion passive, Amundi ETF, Indexing & Smart Beta. Arrivée en 2007, tout comme Yves Perrier, au sein de la branche gestion d’actifs de la CASA, Valérie Baudson a rapidement gravi les échelons. Elle est devenue membre du comex d'Amundi en 2013 et du comité de direction générale trois ans plus tard.

« Le moment était venu »

Avec sa nomination à la tête du conseil d’administration du groupe, Yves Perrier devrait pouvoir assurer une transmission sereine à Valérie Baudson. Cette transition ne devrait toutefois pas excéder trois ans puisque les statuts d’Amundi fixent l’âge maximum, pour les fonctions de président et de directeur général, à 70 ans. Sans évoquer ces considérations statutaires, Yves Perrier a justifié ce passage de témoin au regard des résultats du groupe.  "Il m’est apparu que le moment était venu de faire évoluer la gouvernance" car "il faut savoir faire ce type d’évolution quand les choses vont bien", expliquait-il lors d’une conférence de presse dont les propos ont été repris par l’Agefi. Or, à l’écouter, 2020 restera comme une année faste, malgré la crise sanitaire mondiale, en ce qui concerne les "performances financières" mais aussi en matière de projets, faisant référence à la création d’Amundi Technology ou au rachat de Sabadell. D’ailleurs, 2021 s’annonce particulièrement riche également. Au menu, figure le développement de l’activité ETF du groupe. Mais aussi, peut-être, l’acquisition et l’intégration de Lyxor, filiale de la Société Générale.

S.V.