Entreprises comme freelances sont souvent à la recherche d’un accompagnement pour sécuriser leurs collaborations. Un soutien que propose Freelance.com depuis 1995. Son dirigeant, Laurent Levy, nous éclaire sur ce qu’il qualifie de rôle d’"architecte".

Décideurs. En quoi votre activité consiste-t-elle ? 

Laurent Levy. Notre groupe est un acteur leader dans la mise en relation entre les talents externes et les entreprises. Nous avons un écosystème historique de plus de 300 000 freelances. Depuis notre fusion avec Inop’s cette année, nous disposons également d’une communauté de PME et de start-up. Soit au total plus de 370 000 experts, en grande majorité en France mais aussi à l’international. Nous proposons à des grands comptes de cartographier le marché et de les accompagner dans le sourcing, la contractualisation, la conformité ainsi que la facturation des intervenants externes. Nous assurons la qualité des missions et établissons un véritable lien industriel entre petits et gros acteurs.

Parlez-nous de votre rapprochement avec Inop’s. Dans quelle stratégie s’inscrit-il ?

J’ai fondé Inop’s il y a un peu plus de onze ans afin d’accélérer la collaboration entre grands comptes et PME d’expertises-start-up. Nous avons constaté qu’il y avait de fortes complémentarités entre ces PME, ces start-up et les freelances. Tous ne sont pas forcément rentables ou mûrs dans leurs organisations pour aborder les marchés des grands comptes. Nous avons trouvé évident de les rapprocher pour les identifier sur le marché, les qualifier (les entreprises partenaires qui souhaitent travailler avec nous passent par un processus de labellisation très strict), de vérifier les compétences, etc. On propose aussi à l’ensemble de nos partenaires (freelances ou PME) des avances de trésorerie car nous savons que les délais de paiement sont un vrai sujet pour eux. Nous sécurisons ainsi leur rencontre avec de gros acteurs. Notre rôle est celui d’un architecte qui fait intervenir des experts artisans mais qui est responsable en cas de problème.

"On commence à voir des communautés d’indépendants qui viennent challenger les fournisseurs historiques de grands groupes"

Le statut d’indépendant attire de plus en plus de salariés. Comment qualifieriez-vous cette dynamique ? 

On peut parler de révolution. On observe un besoin très important de retrouver un mode de fonctionnement plus autonome dans le travail, une envie pour les gens de choisir leurs batailles. Ils souhaitent être entrepreneurs de leur propre expertise ou monter une start-up. Le CDI ne fait plus nécessairement rêver. Dans le numérique, on peut même parler de grande révolution. Les cabinets d’analyse français et européens estiment à plus de 25 % la croissance du secteur dans les cinq ans à venir. Il y a également des domaines où les indépendants étaient déjà historiquement nombreux, comme dans la formation.

Les lignes bougent-elles aussi du côté des entreprises ?

Tout à fait. Cette révolution est d’autant plus intéressante que depuis deux-trois ans, les grands comptes prennent conscience de cette tendance. Ils réfléchissent à la manière d’adopter un fonctionnement d’entreprise dite étendue : à savoir considérer davantage les freelances, constituer un collectif hybride de collaborateurs internes et externes. On commence même à voir des communautés d’indépendants qui viennent challenger les fournisseurs historiques de grands groupes.

Qu’est-ce qui fait la réussite de Freelance.com ?

Nous avons été précurseur sur l’ensemble des activités du groupe, qui a été créé dès 1995. Nous sommes leader d’un point de vue historique et en parts de volume de business, ce qui nous oblige à réinventer tous les jours notre positionnement. D’autant que le marché est en pleine croissance. Nous sommes attentifs à la fois à l’évolution des besoins des entreprises et aux nouvelles attentes des talents externes. Notre réussite tient donc, avant tout, à l’implication de nos équipes. Chacun apporte sa pierre à cette aventure. Nous sommes environ 200 collaborateurs et prévoyons une quarantaine de recrutements en 2021.

Propos recueillis par Olivia Vignaud