À la tête du capital-investissement de CNP Assurances depuis 2009, Hélène Falchier a largement œuvré pour faire entrer l’assureur dans le club des cinquante premiers investisseurs institutionnels mondiaux dans les fonds de private equity. Elle partage avec nous sa vision du marché.

Décideurs. Comment expliquez-vous les levés records enregistrées par le private equity ?

Hélène Falchier. Il n’y a pas de mystère : ce sont les performances qui font que le capital-investissement est devenu une classe d’actifs aussi attractive. Les fonds ont démontré qu’ils pouvaient afficher sur une longue période et même pour des millésimes difficiles des rendements supérieurs à 10 %.

Comment a évolué la relation avec les gérants ?

Hélène Falchier. Elle ne cesse de s’améliorer. Les fonds européens ont fait un travail remarquable. Les gérants ont fait notamment beaucoup de progrès en matière de reporting et de transparence. Ils prennent également activement part aux réflexions en matière de critères ESG. Les gérants ne l’intègrent pas seulement pour faire plaisir aux LPs, cela fait vraiment partie de leur stratégie.

"En termes de performance, les gérants européens font jeu égal avec leurs homologues américains"

Pensez-vous que les fonds européens ont rattrapé leur retard par rapport à leurs homologues américains ?

Du point de vue de la taille des fonds, les États-Unis ont toujours une longueur d’avance. Mais cela n’a rien d’anormal, le marché du private equity a débuté là-bas et c’est aujourd’hui un marché très profond. En revanche, en termes de maturité et de performance, les gérants européens et français font jeu égal. Ils n’utilisent plus des modèles calqués sur leurs grands frères américains, ils ont réussi à prendre leur indépendance. Les fonds européens ont été par exemple les premiers à soutenir l’économie collaborative et cela fonctionne désormais très bien.

Propos recueillis par Vincent Paes