" L’économie deviendra morale quand elle donnera sa part à l’excellence des opérations "
Décideurs. Vous prônez un recentrage du risk management vers l’excellence opérationnelle, comment cela s’exprime-t-il ?

François Tabourot.
La première population de risk managers est née, poussée par les catastrophes, de la nécessité de fournir une garantie financière et de protéger la véracité des informations apparaissant dans les bilans. Puis les États et le législateur se sont impliqués dans la gestion des risques des entreprises, notamment en ce qui concerne les niveaux de garanties, en imposant des exigences de couverture en fonds propres pour des prises de risques en finance, afin d’éviter un risque systémique. Depuis quelques temps, on constate un retour à l’économie réelle, et un recentrage sur les assets opérationnels. Les entreprises abandonnent progressivement le prisme exclusivement financier. C’est en améliorant la gouvernance et l’excellence opérationnelle qu’elles pourront créer de la valeur et assurer leur pérennité.

Le risk management, en tant qu’instrument, doit être utilisé en ce sens. L’économie deviendra morale quand elle donnera sa part à l’excellence des opérations et qu’elle en reconnaitra les agents comme des acteurs à part entière. Les entreprises doivent focaliser leur excellence opérationnelle sur trois aspects : les process, les personnes et les systèmes d’information qui permettent un suivi et une mitigation des risques. Le risk management ne peut plus être un débat d’experts sur des modèles mathématiques de couverture financière, mais bien un recentrage sur le management et l’évaluation des assets opérationnels.