Elisabeth AmielAssociée gérante, Aforge.

Elisabeth Amiel
Associée gérante, Aforge.
 

Décideurs. Quels sont les segments sur lesquels Aforge est présent ?

Elisabeth Amiel.
Aforge agit en tant que conseil, à la fois auprès d’entreprises, de fonds d’investissement et de particuliers,  à travers ses départements « corporate finance » et « patrimoine & family office ».

Décideurs. Quelle est votre offre de services en corporate finance ?

E. A. L’équipe corporate finance comprend environ 25 professionnels dont neuf associés, basés principalement à Paris mais aussi à Lyon.
Le métier de base d’Aforge est celui de banquier d’affaires. Nous agissons en tant que conseil M&A, à l’achat et à la vente, auprès de nos clients corporate, fonds ou personnes physiques. Nous intervenons également sur des mandats de restructuration, d’audits stratégiques, de revue de business plans ou encore d’évaluation d’entreprises.
Pour ma part, je suis spécialisée dans les opérations LBO et de restructuring.


Décideurs. Qu’est-ce qui différencie Aforge des autres conseils financiers ?

E. A.
Nous développons une approche stratégique des dossiers. Cela signifie que nous procédons à une revue critique du plan stratégique de l’entreprise, préalablement à la conception et la mise en œuvre des solutions financières.
Par ailleurs, Aforge est l’une des rares maisons à bénéficier de la double offre : M&A et Gestion de patrimoine. Ces compétences sont souvent déterminantes pour nos clients dans le choix de leur conseil. Il est fréquent en effet, y compris pour des opérations de taille importante, que la stratégie patrimoniale des familles dirigeantes et des managers soit étroitement liée aux options industrielles et capitalistiques.
En outre, le métier de la gestion privée participe à notre deal flow en M&A et nous positionne souvent très en amont des opérations. Notre partenariat avec la Banque Degroof, conclu en 2008 par échange de capital, s’inscrit dans cette même logique d’apport réciproque de compétences et de relationnel. La Banque Degroof est la première banque indépendante de gestion de fortune au Benelux.
Aforge dispose par ailleurs d’une expertise unique sur les opérations de taille moyenne (de 20 à 200 M€ de valorisation) : le très grand nombre d’opérations traitées depuis la création d’Aforge il y a 15 ans nous confère une expérience incomparable en matière de secteurs d’activité et de contextes de transaction.


Décideurs. Quels changements marquants avez-vous constatés sur le marché depuis la chute de Lehman Brother ?

E. A.
Ces changements sont multiples.
De fin 2008 à la mi-2009, les banques ont suspendu l’octroi de crédit, ce qui a bloqué le marché du LBO. Depuis, la dette revient pour les bons dossiers, mais avec des niveaux de levier (dette senior et mezzanine) de 3 à 3,5 fois l’ebitda, contre 5 à 7 fois il y a deux ans.
Les banques ne font plus de prises fermes. Elles s’organisent désormais autour de « club deals »  au sein desquels elles partagent un termsheet commun. Pour nous, conseils, il nous faut négocier avec trois à huit banques contre une auparavant qui resyndiquait auprès d’autres institutions une fois le deal closé.

En termes de structuration de la dette, la tranche C (dette in fine à 9 ans et plus) a disparu, la tranche B (in fine à 8 ans) représente désormais une part très faible des montages financiers, et la progressivité de l’amortissement de la tranche A est moindre.
Ces nouveaux packages sont plus sains, mais le marché est devenu plus complexe et les processus de transaction plus longs.