Collectionneur de dessin, académicien et ancien président du Louvre, Pierre Rosenberg a amassé, au fil des ans, dessins, peintures ou encore verreries vénitiennes. Il a notamment offert ses collections de 3 500 dessins et près de 670 tableaux d’artistes du XVIe au XXe siècle au département des Hauts-de-Seine, qui inaugurera en 2025 le musée du Grand Siècle à Saint-Cloud.

Décideurs. Quel est l’état du marché de l’art en France aujourd’hui ?

Pierre Rosenberg. Le prix du dessin, de manière générale, a augmenté très vite, à tel point qu’il a rattrapé le prix des tableaux. Ces marchés se portent très bien, surtout à Paris, capitale mondiale du marché du dessin !

Quelles évolutions depuis ces dernières années ? 

Le marché de l’art est en pleine évolution depuis les années 2000 avec une accélération du nombre de ventes et des innovations permanentes, comme les ventes en ligne. L'augmentation régulière des prix est impressionnante et touche avant tout les œuvres exceptionnelles.

L’art a-t-il été une évidence pour vous ?

La réponse est bien entendu "oui". L'art est ma raison de vivre et à mon grand âge, il me procure encore énormément de joie. Ainsi, j'espère bien publier l'année prochaine le Catalogue raisonné de l’œuvre peint de Nicolas Poussin, l’œuvre de ma vie !

Que retenez-vous de vos années en tant que président du Louvre ?

Ce furent des années passionnantes ! À mon arrivé au Louvre, dans les années 1960, le musée était endormi et lorsque je l’ai quitté en 2020, il était devenu une référence mondiale. Du temps où j'étais au musée du Louvre, à la tête du département des peintures, puis en tant que président-directeur, il était encore possible d'enrichir les collections à moindre frais.

"la législation qui permet de déduire ses impôts de 90 % pour l'achat d'un trésor national a permis l'enrichissement des musées"

Pour le Louvre comme pour les autres grands musées français, la législation qui permet de déduire ses impôts de 90 % pour l'achat d'un trésor national a permis l'enrichissement des musées d'une manière impressionnante. Cette possibilité de déduction fiscale a permis de sauver pour la France des œuvres capitales et de les maintenir sur le sol français. D’avoir participé et dirigé le Louvre pour le transformer de fond en comble est évidemment une expérience unique.

Propos recueillis par Juliette Woods