Rares, authentiques, sécurisés. En quelques mois, les NFT, certificats d’authenticité numériques, ont conquis le secteur de l’art grâce à leur forme unique et accessible. Les collectionneurs tout comme les amateurs se ruent sur les plateformes de vente d’œuvres digitales dans des buts divers, mais surtout par peur de "passer à côté" d’une tendance qui pèse plusieurs milliards de dollars.

Deux semaines d’enchères en ligne pour une œuvre adjugée à 69,3 millions de dollars. C’est ce qui a propulsé l’auteur du collage "Everyday : the First 5.000 days", Beeple, au rang des artistes les plus chers de leur vivant. Réalisé par la maison Christie’s, ce nouveau record pour une œuvre numérique marque une étape majeure dans le boom des NFT.

Les cartes à collectionner du numérique

Les NFT, "non fongible tokens" en anglais, sont des certificats numériques qui permettent d’acheter en bitcoin des œuvres d’art virtuelles, des objets de jeux vidéo ou encore des images numériques telles que des GIF. Ce code en ligne sécurisé est stocké sur des plateformes spécifiques telles que Sorare ou Pokmi, un atout qui garantit à l’acheteur la sécurité inhérente à la blockchain. Par définition non interchangeables, principale différence avec la monnaie courante, ce jeton à caractère unique est une certification digitale consacrée à une seule œuvre, ce qui lui confère une authenticité irréfutable. Concrètement, que peut-on s’acheter avec un NFT ? Pour répondre simplement, tout ce qui est numérique. Par exemple, le fondateur du réseau social Twitter, Jack Dorsey, a vendu son premier tweet pour la modique somme de 3 millions de dollars. Mieux encore, la NBA a fait certifier de courts passages de matchs afin de les vendre à ses fans. Tout comme les cartes à collectionner, ils sont rares car uniques, et leur rareté fait monter les enchères.

Un succès sur tous les tableaux

Il est clair que l’un des arguments qui a conquis le grand public est leur accessibilité. Dans un monde où les œuvres d’art et les pièces de luxe, sous leur forme matérielle, sont hors de portée pour un large public, les NFT rendent ces objets abordables. Certaines se vendent pour quelques centaines d’euros, avec en prime un lien privilégié entre l’artiste et l’acheteur. En effet, à l’inverse des grandes marques et des artistes connus comme étant impénétrables et pour lesquels nous achetons par le biais de revendeurs, les intermédiaires n’existent pas sur ce nouveau marché. Une aubaine pour les fans qui, grâce aux NFT, font non seulement l’acquisition d’une pièce unique, originale mais aussi sécurisée. L’identification accordée par la blockchain supprime les barrières souvent reprochées à ces secteurs. Aucune contrefaçon n’est possible car il n’existe pas deux jetons identiques, aucun problème de manque de transparence n’apparaît car chaque certificat est identifié et identifiable. Leur rareté donne de la valeur aux objets et de petits artistes deviennent alors des étoiles montantes, comme ce fut le cas pour un jeune Britannique de 12 ans, Benyamin Ahmed, qui a gagné près de 340 000 euros en moins de deux mois grâce à sa série Weird Whales. "Les NFT permettent de penser la rareté numérique et, par-là, de la monétiser", explique Aude Launay, chercheuse et auteure de L’Art et l’Argent. Sans compter l’effet boule de neige : plus le public s’y intéressait, plus les collectionneurs étaient avides de nouvelles opportunités pour faire connaître leurs œuvres. Des avantages non négligeables mais qui, parfois, n’empêchent pas tous les risques. 

Volatil, énergivore et risqué

Qui dit blockchain, dit volatilité. Et les cours de l’ether ou du bitcoin ne font pas exception à la règle. Un tweet d’Elon Musk et le bitcoin chute de 15%, alors que l’intérêt croissant pour les NFT fait grimper le cours de l’ether. Ces monnaies sont impactées de façon imprévisible et leurs prix ne sont donc jamais fixes, pouvant aller parfois très haut. De plus, ces certificats numériques, rattachés à la blockchain, en font des dangers pour l’écologie, mettant en causes le stockage, les transactions ainsi que les opérations fortement énergivores. Si le bitcoin était un pays, il serait le 29e le plus énergivore au monde d’après la BBC. Et si ces arguments ne suffisent pas à refroidir les artistes, le risque de la mise en vente sur les plateformes consacrées aux "Non Fongible Tokens" de leurs œuvres numériques à leur insu les feront certainement réfléchir à deux fois. En effet, Devin Elle Kurtz, illustratrice aux États-Unis, s’est aperçue en effectuant une recherche en ligne que ses œuvres avaient été reprises et signées par une autre personne. Une mésaventure qui divise aujourd’hui les artistes quant à l’utilisation de ces certificats pour vendre leur travail. Les beaux jours des NFT seraient-ils en train de perdre de leur éclat ?

Pour en apprendre plus sur les NFT, @nftpourlesnuls 

Marine Fleury

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