Selon l’association de start-up France Digitale, le secteur de la legaltech serait dopé par les demandes de solutions numériques des professions juridiques et atteindrait en 2022 un chiffre d’affaires cumulé de 100 millions d’euros.

Le secteur de la legatech pourrait bien être entré dans sa phase d’hypercroissance. C’est en tout cas la conclusion d’une étude réalisée par France Digitale auprès des 34 membres de son groupe legaltech sondés entre mars et avril 2021. En analysant les déclarations des participants, l’association s’attend à un chiffre d’affaires cumulé au sein de l’ensemble de ses acteurs en France s’élevant à 100 millions d’euros. Cette prévision s’appuie sur les bons résultats annoncés récemment : le secteur a triplé son poids économique en trois ans. Il a bénéficié d’un boom des demandes d’équipement en solutions numériques de la part des professionnels du droit, des particuliers, des administrations et des universités.

Pour soutenir cette hausse d’activité, les start-up du droit ayant participé à l’étude ont levé 50 millions d’euros depuis 2017 et prévoient de poursuivre la recherche d’investisseurs à hauteur de la même somme avant la fin 2022. Parmi ces investisseurs, les avocats sont majoritaires : 82 % des sociétés ayant répondu à l’enquête comptent au moins un avocat à leur capital. Et de manière générale, 60 % des fonds levés proviennent de fonds de capital-innovation (VC). La BPI se place au second rang des investisseurs et représente 17,6 % des fonds levés entre 2017 et 2020.

L’année 2022 est particulièrement prometteuse : le plafond atteint en 2019 est déjà dépassé, avec 34,9 millions d’euros levés depuis le début de l’année. L’internationalisation de leurs services a aussi participé à leur essor puisque deux tiers des répondants ont des clients à l’étranger et 100 % d’entre eux prévoient de dépasser nos frontières dans les prochains mois.

Les progrès technologiques se poursuivent

Ces résultats ont des répercussions directes sur les effectifs des membres de la legaltech française. Le secteur aurait déjà embauché 200 personnes en 2020, dont des postes de haut niveau comme la direction juridique de Data Legal Drive, occupée depuis septembre 2020 par Grégoire Hanquier. Fin 2021, l’ensemble des enseignes du groupe de France Digitale devrait réunir 1 000 salariés, en créant 300 nouveaux emplois cette année. En 2020, l’effectif global atteignait 500 personnes.

Les progrès technologiques se poursuivent. Déjà, 80 % des acteurs proposent des solutions en mode SaaS ou des API permettent de s’interfacer avec d’autres logiciels de bureau. La moitié d’entre eux intègrent des éléments d’IA, la totalité compte le faire avant la fin de l’année. Cela concerne donc l’ensemble des membres du groupe legatlech de France Digitale à savoir, à ce jour : Avoloi, BlockchainyourIP, BlockPulse, Call a Lawyer, Captain Contrat, Data Legal Drive, Demander Justice, Doctrine, EasyQuorum, Gino Legaltech, Iloh, Ipocamp, Juri'Predis, Justice.cool, Justifit, Le Droit pour Moi, Leeway, Legal Pilot, Legalcity Justicity, LegalPlace, LegalStart, Lexbase, Luxia, Robin, Rubypayeur, Seraphin.legal, Visio Avocats et wechooz.

Pascale D'Amore