Les 24 et 26 novembre prochains, les avocats parisiens renouvelleront une partie de leur conseil de l’ordre. Alexis Werl, associé en contentieux et droit pénal des affaires chez McDermott Will & Emery, constitue un binôme avec sa consœur associée en droit de la santé chez Vatier, Delphine Jaafar. Entretien.

Décideurs Juridiques. Vous faites campagne pour intégrer le conseil de l’ordre des avocats de Paris dans un contexte bien particulier. Sentez-vous vos consœurs et confrères attentifs à votre profession de foi et si oui pourquoi ?

Alexis Werl. Nous avons le sentiment que la crise sanitaire et le confinement ont, paradoxalement, rapproché un certain nombre d’avocats de l’Ordre, qui a été très actif pendant cette période, en proposant de nombreuses formations en ligne, en assurant, autant que possible, la liaison avec les juridictions, ou encore en mobilisant des ressources pour apporter une aide d’urgence à celles et ceux qui ont, les premiers, fait les frais de cette crise sans précédent

Nous avons été particulièrement sensibles à la mise en place de la plateforme Agora par notre Ordre comme un nouvel outil de démocratie participative.

Delphine Jaafar. Nous avons-nous-même adapté notre campagne à ce contexte, en proposant des webinaires, des vidéos, et en écrivant très tôt à nos consœurs et confrères. Nous avons notamment organisé un webinaire sur le sujet de la carrière d’avocat : être avocat et le rester ? Ce webinaire a suscité l’attention de nombreux confrères, comme un écho au contexte évoqué.

Quelles sont les valeurs qui guident votre engagement ?

D. J. La conviction qu’être avocat, c’est bien sûr s’attacher, à chaque instant, à défendre les intérêts de ses clients. Mais c’est aussi s’engager dans la vie de la cité. Ce que nous avons, chacun, fait, depuis le début de notre vie professionnelle, notamment au sein d’organisation d’avocats ou de barreaux plus particulièrement au plan international. Aujourd’hui, c’est au service de nos confrères et de notre profession que nous voulons nous engager.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

A. W. Ce fut une vraie rencontre d’avocats ! En 2006, lorsque j’ai passé le concours de la Conférence, Delphine était face à moi, parmi les 12 secrétaires de la Conférence, à me jauger… et au deuxième tour, il s’est passé quelque chose : alors que tous gardaient, comme il se doit, un masque marmoréen en m’écoutant discourir, j’ai vu Delphine relever la tête et esquisser un sourire. Je me suis dit que, peut-être, j’avais réussi à convaincre quelqu’un. Mon intuition était bonne : Delphine m’a choisi pour lui succéder au poste de 7e secrétaire, et depuis lors, non seulement je lui voue une infinie reconnaissance, mais nous avons l’un pour l’autre une profonde amitié.

Qu’est-ce qui vous diffère, qu’est-ce qui vous rassemble ?

A. W. Nous avons des parcours différents. Delphine en droit de la santé, dans des cabinets français, moi en contentieux et en droit pénal des affaires, dans des cabinets internationaux, après avoir débuté ma carrière à New York.

"Nous voulons que les avocats soient, plus que jamais, des acteurs de l’économie, des partenaires des entreprises et des défricheurs des marchés de demain"

Mais nous portons les mêmes convictions sur notre profession : nous croyons en un barreau à la fois divers, dans ses domaines d’intervention et ses modes d’exercice, et uni, par sa déontologie, clé de voûte de la confiance que nous accordent nos clients. Nous voulons que les avocats soient, plus que jamais, des acteurs de l’économie, des partenaires des entreprises et des défricheurs des marchés de demain. Nous partageons, enfin, une expérience de l’international, de par nos parcours et nos engagements, que nous voulons mettre au service d’un Ordre ouvert sur le monde, pour un barreau place de droit, attractif et solidaire.

D. J. Ce qui me distingue le plus c’est sans aucun doute mon activité consacrée en grande partie au conseil dans un domaine dit « niche », le droit règlementaire de la santé ainsi que ma culture « publiciste » qui reste un marqueur dans notre profession.

C’est aussi la force de mes engagements pour l’indépendances des avocats et des barreaux notamment au sein de la Conférence Internationale des Barreaux dont j’ai été la déléguée exécutive pendant 13 ans. Ces engagements, c’est aussi ce qui nous rassemble avec Alexis, ainsi que d’avoir tout deux gardé un lien avec la défense pénale sur nos domaines de compétence.

Si vous êtes élus, dans quelle commission souhaiteriez-vous siéger ?

A. W. Si nous nous présentons à l’Ordre, c’est que nous sommes prêts à contribuer à l’ensemble de ses missions, sans en privilégier certaines par rapport à d’autres. Nous rappelons que l’Ordre est un organe collégial, qu’il convient donc d’avoir, avant tout, un esprit d’équipe. Déontologie, disciplinaire, exercice professionnel, lutte contre le harcèlement et les discriminations, affaires publiques, international : la liste est longue, et je crois que si nous avons la chance d’être élus, nous n’aurons que l’embarras du choix…

Quel est votre position sur l’avocat en entreprise ?

A. W. et D. J. Nous y sommes favorables. Pour au moins trois raisons : d’abord, parce qu’il est dans l’intérêt de notre profession que nous essaimions dans les entreprises, pour y insuffler notre culture, nos valeurs, nos réflexes, et accroître nos marchés. Ensuite, parce qu’il est crucial, notamment en conseil et en matière transactionnelle, que nos interlocuteurs, en entreprise, puissent également se prévaloir du secret professionnel. Enfin, parce qu’il n’y a pas de raison que les consœurs et les confrères qui, après quelques années en cabinet, souhaitent poursuivre leur carrière en entreprise, soient contraints de se faire omettre. Avocat est un état, pas simplement une profession : quand on a prêté serment, on reste avocat. C’est d’ailleurs un sujet qui est revenu dans deux de nos webinaires, l’un avec des directeurs juridiques et l’autre avec Paul Lignières, tous anciens avocats.

Un mot pour inciter les avocats parisiens à voter ?

D. J. Pour que notre Ordre puisse être entendu et défendre efficacement nos intérêts, il faut qu’il soit légitimé par un vote massif, et qu’il représente toutes les composantes du barreau, y compris les cabinets d’affaires. La campagne peut naturellement paraître lointaine pour beaucoup, faute de rencontres et du fait d’un contexte où les priorités semblent ailleurs, mais c’est au contraire dans ces moments que les choix électoraux sont déterminants, car ils donnent le cap pour les années à venir.

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