Éric Dupond-Moretti propose le nom de Nathalie Roret pour diriger de l'École nationale de la magistrature. La candidature doit être acceptée par Emmanuel Macron.

C’est une nomination qui risque de remuer les magistrats : le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti vient de soumettre la candidature de Nathalie Roret, avocate pénaliste, pour prendre la direction de l’École nationale de la magistrature (ENM). Si Emmanuel Macron accepte cette proposition, l’avocate deviendra la première femme et la première non-magistrate de l’institution créée en 1958 et basée à Bordeaux. "J'ai décidé de proposer à la signature de Monsieur le Président de la République le nom du 17e directeur, et pour la première fois dans l'histoire de l'école, ce directeur sera une directrice", a déclaré en ce sens Éric Dupond-Moretti.

Actuelle vice-bâtonnière du Conseil de l’ordre, aux côtés du bâtonnier Olivier Cousi, Nathalie Roret exerce son activité pénale au sein du cabinet Farthouat Avocats. Sa pratique se consacre essentiellement aux questions de responsabilité pénale en droit des affaires mais aussi en matière de santé publique et d’environnement.

Cette nomination répond à la volonté affichée du garde des Sceaux de réformer en profondeur l’ENM. À défaut de supprimer l’institution, comme annoncé alors qu’il exerçait encore en qualité d’avocat, Éric Dupont-Moretti amorce un premier changement en faveur de l’ouverture de la magistrature vers les autres corps professionnels. De quoi entacher par ailleurs un peu plus ses relations avec les magistrats, déjà ternies par l’affaire des fadettes. Après réception du rapport de l’Inspection générale de la justice sur le fonctionnement du Parquet national financier (PNF), le garde des Sceaux a en effet demandé l’ouverture d’une enquête administrative à l’encontre de trois magistrats le 18 septembre dernier.

Marine Calvo