Eurojuris et l’Union nationale des huissiers de justice créent en commun un programme visant à développer des solutions digitales pour les professionnels du droit : Legal Storm. Un appel aux investisseurs est lancé.

Legal Storm bénéficie déjà d’un budget de 250 000 euros récoltés auprès du réseau de juristes Eurojuris et de l’Union nationale des huissiers de justice (UNHJ). « Nous lançons trois projets dans cette tornade d’idées », explique Alexis Deborde, le responsable du développement de Legal Storm. L’entrepreneur explique que c’est à l’occasion du congrès Eurojuris tenu en 2018 à Bordeaux que sont nés deux prototypes d’outils digitaux juridiques.

Lancement de trois prototypes

Le premier porte le nom provisoire de Legalsocial : initialement voué à identifier les questions de droit social que se posent les dirigeants, il pourrait s’élargir à d’autres matières juridiques si le besoin se fait sentir. Car Legal Storm prévoit des développements correspondant aux besoins de ses investisseurs. Si ces derniers montrent leur intérêt pour une telle plateforme, l’outil pourra alors être adapté. Il s’agit plus précisément de créer des diagnostics précis afin que le chef d’entreprise prenne conscience de ses besoins de droit. Legalsocial pourrait donc intéresser les cabinets d’avocats.

Le deuxième prototype s’appelle Smartpreuve. Il a pour but de changer le rapport du justiciable à la preuve. Déjà habitué à prendre un cliché de son ticket de paiement ou de sa place de parking, il pourrait gagner en efficacité en faisant appel à une plateforme sur laquelle il va obtenir la validation par un huissier de justice. Smartpreuve sortira à l’été 2020.

Enfin, l’UNHJ a créé en parallèle un système de simplification des procédures de recouvrement de créances impayées en BtoB. Alors qu’une facture restée sans règlement est recouvrée en 120 jours en moyenne, Ma Facture Impayée permet au dirigeant de charger toutes ses factures sur une unique plateforme afin que l’huissier de justice puisse en contrôler la validité et procéder à un recouvrement, éventuellement groupé si cela est justifié.  

Legalstorm fait donc appel à des investisseurs et espère réunir 500 000 euros pour développer ces projets… et d’autres encore, sur recommandation des professionnels du droit qui, eux seuls peuvent devenir actionnaires. « Notre philosophie : faire en sorte que les juristes ne subissent pas l’innovation mais soient à l’origine de produits qui leur correspondent », conclut Alexis Deborde. Un projet ambitieux à suivre.

Pascale D'Amore