Les experts du droit social peuvent emprunter différentes voies professionnelles, lesquelles ont une incidence sur les niveaux de rémunération. Le métier d’avocat reste l’un des mieux gratifiés.

En entreprise

Les rémunérations en droit social grimpent-elles facilement avec le temps ? « Il faut bien négocier son salaire au départ. Les augmentations restent limitées (2 % à 5 % par an, et 5 % c’est vraiment dans le meilleur des cas). Pour voir son salaire évoluer, il faut changer de poste, tous les quatre à cinq ans environ », prévient Constance Philippon, senior manager chez Robert Walters. À noter que même si les entreprises ont tendance à inclure des parts variables (5 % à 8 % du fixe pour les juristes en social) afin de fidéliser et d’intéresser les salariés à la bonne marche de l’entreprise, les bonus restent moins élevés sur des fonctions support que commerciales, par exemple. Pour ce qui est des évolutions de carrière, les juristes en droit social peuvent devenir DRH ou encore directeurs des relations sociales. « Il y a beaucoup de complexité dans les fonctions RH. On peut être directeur RH sur site, celui d’un pays. On peut s’occuper de la gestion des talents. Les possibilités sont nombreuses », selon Constance Philippon.

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En cabinet d’avocats, au sein du département droit social

« En cabinet d’avocats d’affaires, il n’y a pas de rémunérations spécifiquement dédiées aux collaborateurs en droit du travail. Sauf exception, à séniorité équivalente, les collaborateurs ne sont pas traités différemment les uns des autres lors de leur embauche », explique Florence Ropion, senior manager de la division avocats chez Robert ­Walters. Les variations au sein même de la fourchette de rémunération sont souvent liées à l’expérience et au parcours du collaborateur. « Un profil qui se détache, un docteur en droit ou un avocat qui aura eu une expérience supplémentaire en entreprise par exemple, pourra parfois le valoriser », poursuit Florence Ropion.L’écart total peut néanmoins aussi se jouer sur les bonus, qui dépendent du nombre d’heures facturées et atteignent parfois jusqu’à trois mois de rétrocessions d’honoraires HT dans les cabinets full service. Dans les boutiques spécialisées en droit social, les grilles de rémunération peuvent s’avérer moins élevées.
 

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En cabinet d’avocats, au sein du département restructuring

Spécialité à cheval entre le droit social et le droit des sociétés, le restructuring est rémunérateur. Ce sont surtout les plus grands cabinets français et anglo-saxons qui disposent de départements consacrés entièrement à la matière. « C’est une spécialité. Sa pratique requiert une technique plus importante que lorsque l’on fait du droit social plus classique et les places sont moins nombreuses », rapporte Anne Sutter, responsable d’Upward Legal.

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Si le créneau est rémunérateur, c’est aussi parce que les équipes ne comptent pas leur temps. Ou plutôt, si, mais dans la fourchette haute. Dans les grands cabinets, les collaborateurs doivent généralement facturer un minimum de 1 800 heures.

En dépassant les seuils fixés, les avocats peuvent espérer toucher un bonus, allant de 1 à 2 mois de rétrocession d’honoraires.

Les associés peuvent également bien gagner leur vie. « Ils affichent généralement des chiffres d’affaires moins élevés que ceux des associés en M&A. Ils ont généralement des dossiers prenant plus de temps et qui sont moins nombreux qu’en fusions-acquisitions, poursuit Anne Sutter. Contrairement au M&A, vous ne créez pas de business. Toutefois, vous pouvez faire gagner de l’argent aux entreprises grâce à votre valeur ajoutée. »

Olivia Vignaud