Les notaires font partie de ces professionnels de l’ombre jouant un rôle incontournable dans la vie des dirigeants d’entreprise comme dans celle des particuliers. Un positionnement qui, couplé aux particularités du notariat, fait leur bonheur.

Transaction immobilière, gestion de patrimoine, conclusion de baux ruraux, rédaction de contrats de mariage, de testaments, liquidation de succession… Le notaire est souvent comparé au médecin de famille. Il est dans la confidence, participe aux moments heureux, rassure en cas de conflit ou de problématiques complexes et agit en cas de coup dur. Dans le secret des projets des entreprises et des familles, il cultive la discrétion. L’an passé, certains d’entre eux avaient accepté de nous livrer leur ressenti sur leur niveau de bien-être au travail. Cette année, ils ont été davantage à participer à l’enquête. Il faut dire que la profession a connu des changements importants, notamment depuis la loi Macron et la création de nouveaux offices qui ont fait naître la notion de concurrence sur un marché jusqu’alors très fermé. Mais aussi depuis l’autorisation qui leur est faite de communiquer par voie de sollicitation personnalisée. Ces notaires exercent dans des structures de petite ou de moyenne taille, les études les plus importantes dépassant rarement la centaine de collaborateurs. Leurs méthodes de travail traditionnelles qui ne les ont pas empêchés d’entamer le tournant de la dématérialisation et de revoir leur organisation, notamment en troquant pour certains d’entre eux leurs immeubles haussmanniens pour des buildings modernes. Ce qui n’a pas manqué de satisfaire ces officiers publics.

Une bonne organisation interne

S’ils restent beaucoup plus secrets que les avocats sur leurs activités et les conditions dans lesquelles ils exercent, ils sont beaucoup plus nombreux à être heureux dans leur quotidien (81,8 % des notaires contre 67,3 % des avocats), et ce, malgré une charge de travail importante, qu’ils soient clercs, salariés ou associés. Lorsqu’on leur demande s’ils travaillent trop, leur réponse est mitigée : 37,7 % de oui contre 62,5 % de non. Un résultat plutôt positif mais qui doit être nuancé en fonction de l’organisation interne de chaque étude. Quand on y regarde de plus près, 43,6 % des notaires considèrent qu’ils disposent de bons horaires de travail et 29,1 % les jugent convenables. Un peu plus de 9 % vont même jusqu’à les qualifier d’excellentes contre 14,5 % mauvaises. Des réponses plutôt positives qui dépendent beaucoup du ­management.

Les notaires sont-ils bien managés ?

À l’origine ancré dans la culture des entreprises, le management fait depuis plusieurs années partie des compétences que doivent s’adjoindre les professionnels juridiques. Les études de notaires, à l’instar de n’importe quelle entreprise ou cabinet d’avocats, doivent être pilotées par des équipes managériales efficaces pour rentabiliser au mieux leur travail. Un rôle bien souvent assuré par les associés de l’étude, qui donnent la direction à suivre aux plus jeunes. Bien loin d’être enseigné aux notaires pendant leur formation, le management fait-il aujourd’hui réellement ses preuves dans les études ? Oui : les notaires semblent même satisfaits dans l’ensemble puisque 58,1 % considèrent qu’ils bénéficient d’un bon ou d’un très bon management. Seuls 23,6 % des notaires interrogés le jugent moyen et 16,4 % mauvais.

Équilibre vie privée/vie professionnelle

Un bon management permet aux notaires de bien organiser leur temps de travail et d’avoir, en parallèle, du temps à consacrer à leur vie privée. Les chiffres sont encourageants : 63,6 % des notaires interrogés estiment avoir trouvé un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Ils sont 14,5 % à penser ne pas y être encore parvenus. Des résultats qui montrent que non seulement les notaires se sentent utiles au quotidien mais qu’en plus, les conditions de leur exercice professionnel permettent leur épanouissement personnel. C’est la profession la plus heureuse de notre panel.

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