Depuis la création en 2001 de la société d’avocats – terme choisi à dessein –, ses fondateurs ont eu à cœur de construire une structure offrant un service juridique complet en droit des affaires. À présent que cet objectif est atteint, les avocats entrepreneurs se concentrent sur une stratégie de conquête des marchés et de certaines zones géographiques ciblées.

À peine plus nombreux que les doigts de la main?: rares sont les cabinets d’avocats d’affaires français à avoir bâti des structures de taille équivalente aux anglo-saxons. Ces acteurs français proposent une offre full service autour d’une centaine d’avocats et leur spécialité par matière juridique avec une maîtrise d’un secteur d’activité. De Gaulle Fleurance & Associés (DGFLA) est de ceux-là. En quinze ans à peine, le cabinet est devenu incontournable sur le marché.

Depuis le début, ce sont les fondateurs qui sont la voix du groupe tout entier. Leur vision est claire, leur détermination sans faille. «?Notre ambition est non seulement de satisfaire les besoins de nos clients en conseil et contentieux mais également d’anticiper les développements de leur secteur, explique Louis de Gaulle. Raison pour laquelle de longs mois ont été consacrés à la consolidation d’une offre sectorielle, «?le principe étant d’être non seulement dans la réponse mais aussi dans l’anti­cipation, complète Henri-Nicolas Fleurance. Et comme le cabinet, outre sa capacité d’intervention directe à l’international, s’est constitué un solide réseau de cabinets partenaires – les «?good friends – à peu près partout dans le monde, il peut à présent concentrer son développement sur deux zones géographiques?: l’Afrique et le Moyen-Orient.

 

L’Afrique…

«?Nous travaillons directement sur des dossiers et auprès de clients locaux dans ces deux régions, avec la formation d’un triangle France/Afrique/Moyen-Orient, explique Louis de Gaulle. Le fondateur cite l’exemple de l’émission, pour la première fois, de «?sukuk (emprunts obligataires en finance islamique) pour le gouvernement du Togo, en lien avec la Banque islamique de développement. DGFLA a également participé à la mise en place d’une ligne de production de ciment au Cameroun et à la réalisation d’un projet hôtelier à Abidjan.

Pour cela, l’équipe a investi en accueillant des spécialistes des pays concernés ou des secteurs d’activité dans lesquels elle intervient. Elle utilise fréquemment les mécanismes de finance islamique, notamment pour diriger les investissements émiratis dans des projets (d’infrastructure, de santé, télécoms, routiers, immobiliers, hôtelier, urbanistiques, etc.) en Afrique. «?La finance islamique engage le prêteur aux côtés de l’emprunteur, ce qui correspond très bien aux projets de développement sur ce continent, explique Henri-Nicolas Fleurance. Dans la région, les good friends sélectionnés par DGFLA deviennent des partenaires privilégiés pour la croissance du marché du conseil juridique. Cette collaboration va plus loin que le simple service rendu sur un dossier. C’est la transmission d’une vraie culture du droit des affaires à laquelle s’attachent les avocats de la structure en dispensant par exemple des formations. L’associé Philippe Blaquier Cirelli, fin connaisseur des projets en matière de ressources naturelles, d’infrastructures et de conseil aux gouvernements, est notamment accompagné depuis janvier 2016 de Vital Mouity Ekoumé, énarque d’origine gabonaise, et de Laurence Vanderstraete, spécialiste du droit minier d’origine belge qui est née à Kinshasa.

 

… et le Moyen-Orient

De Gaulle Fleurance & Associés procède de la même manière pour opérer dans la zone moyen-orientale. Le cabinet travaille ainsi sur l’émission évoquée plus haut de sukuk au Togo, mais aussi sur un projet de création d’une zone franche de transport pétrolier dans le sud de l’Iran qui connaît une forte activité en pétrochimie. «?Nous collaborons avec des cabinets locaux et renforçons notre action par l’accompagnement direct des fonds et family offices lors de leurs investissements en Europe et en Afrique, explique Louis de Gaulle. À cela s’ajoute le conseil aux entreprises européennes qui souhaitent réaliser leurs projets dans ces régions.

 

Affaires publiques

En revanche, pas question pour DGFLA d’ouvrir des bureaux à l’étranger, un investissement inutile jugent les fondateurs. La structure n’en est pas moins présente à Bruxelles, un bureau dont l’effectif est en croissance avec deux avocats à plein-temps sur place. Une localisation rendue nécessaire par le besoin de proximité avec les institutions européennes et les entreprises de lobbying. Ce qui permet à DGFLA de réaliser pour ses clients un véritable travail de gestion des affaires publiques, sans renier l’importance du rôle de l’avocat dans le processus d’élaboration des normes. Le cabinet conseille par exemple à la fois l’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) et la SNCF, sans risque de conflit mais au contraire pour faire converger les intérêts des acteurs et du régulateur du transport. Une spécialité renforcée depuis l’arrivée de Béatrice Fleuris en septembre?2016 en provenance de Gide, «?une véritable experte du secteur du transport, précise Louis de Gaulle. De la même manière, il agit pour la réglementation des jeux et des paris en ligne, grâce à l’expertise de l’ancien président de l’Arjel, Jean-François Vilotte. Autre exemple?dans le domaine?: le traitement des données de santé afin d’assurer la convergence des opérateurs de tiers payants par une action auprès de la Cnil.

 

Le mode projet

Pour assurer un service qui correspond de près aux besoins de ses clients, DGFLA est organisé à l’image d’une entreprise, avec un pôle qui rassemble les expertises pour la structuration des activités (M&A, droit social, fiscal, contentieux corporate, etc.) et un autre qui soutient leur exploitation (droit de la concurrence, contentieux commercial, IP/IT, droit public des affaires, etc.). «?Cette organisation structurelle est très claire dans l’esprit de nos clients, elle est aussi notre repère, confie Louis de Gaulle, qui prouve que la sectorisation du cabinet est dans la droite ligne de cette vision d’origine. Les biens de consommation relèvent de l’exploitation la banque et l’assurance du pôle structure… Cette organisation explique la terminologie?: au-delà d’un cabinet, DGFLA est donc une société d’avocats. Et comme une entreprise, elle travaille sur les dossiers en formant des groupes de spécialistes transcendant les matières juridiques. «?Avec cette solution, nous évitons de glisser vers la facilité des solutions connues, peut-on lire dans le rapport d’activité 2016. Une publication qui finit d’illustrer ses affinités avec les entreprises.

 

Du haut de gamme

La firme ne craint pas le renouvellement du paysage des cabinets d’avocats en France, eux qui sont contraints de revoir leur offre de service en raison de la montée en puissances de «?legal tech?». «?Il ne faut pas craindre l’ubérisation ou l’internalisation croissante des compé­tences juridiques, nos clients nous consultent pour du conseil à valeur ajoutée, conclut Henri-Nicolas Fleurance. Le haut de gamme de DGFLA est un positionnement sur lequel ont misé ses fondateurs depuis le 15?octobre 2001. Il leur a permis, quinze ans plus tard, d’asseoir une offre complète de services pour passer à une nouvelle étape de la vie de la société.

 

Pascale D'Amore

 

Légende de la photo : Toute l'équipe de DGFLA réunie pour fêter l'anniversaire du cabinet

Copyright : Didier Plowy