Le contexte macro-économique influe jusqu’aux projets de villes intelligentes. Malgré l’investissement de 5 milliards d’euros auquel avaient consenti les 40 plus grandes villes françaises depuis 2008, cette ambition est aujourd’hui remise en cause.

Le tout connecté ne reçoit plus de blanc-seing. Comme annoncé par le Président Macron en cette rentrée 2022, nous devons nous habituer à la fin de l’abondance. Le concept de "Smart City" n’y fait pas exception. De la hausse des prix de l’énergie, de 10 à 400% en fonction des contrats à la hausse du point d’indice des salaires de la fonction publique en passant par les conséquences de la crise sanitaire et des préoccupations écologiques croissantes, les communes de l’Hexagone doivent dorénavant affronter de nombreux défis. L’heure n’est plus à la course au numérique, mais bien à l’efficacité énergétique. Ainsi, les maires des grandes villes se tournent plus vers des projets de Smart Cities faisant la part belle aux villes vertes durables, où il fait bon vivre mais qui entraînent aussi des économies d’énergies avec les solutions IoT. Ces objets connectés permettent, entre autres, de diminuer l’éclairage public grâce aux capteurs de présence dont ils sont munis. Ces technologies donnent lieu à des économies de l’ordre de 15 à 30% des dépenses énergétiques d’une ville. Les priorités dans les grandes villes sont désormais d’utiliser des solutions innovantes simples destinées à réaliser des économies ou améliorer le quotidien de leurs habitants, par exemple avec des applications pour la prise de rendez-vous administratif.

L’heure n’est plus à la course au numérique, mais bien à l’efficacité énergétique

Cependant, une nouvelle opportunité pour les entreprises investies dans les infrastructures connectées comme Bouygues ou Spie se dessine avec les villes intermédiaires, les communautés territoriales péri-urbaines et rurales. Outre l’avantage de réduction des coûts grâce au digital, l’enjeu est d’accroître l’attractivité de ces territoires tout en rendant leur développement plus participatif pour la population. Ces volontés poussent les entreprises concernées à modifier leur approche. Leurs solutions s’adaptent au dimensionnement, en matière de taille, au type de ville (littoraux, plaines ou montagnes) ou aux infrastructures. Elles s’associent aussi en consortium afin de cumuler les offres proposées. C’est ce qui a permis à EDF et Engie de remporter l’appel d’offre avec leur groupement pour Angers et Dijon pour diverses nouvelles installations. En plus des technologies d’éclairages, des centres de supervision connectés gérant à distance la circulation, la vidéo-protection et des services de transports sont mis en place. Preuve que les villes intermédiaires peuvent aussi répondre aux projets des grands industriels.

Le président de la République a effectivement sifflé la fin de la récréation de l’utilisation inépuisable des ressources en vogue depuis les Trente Glorieuses. Malgré le caractère anxiogène de cette annonce, certaines opportunités industrielles pourraient bien naître de cette nouvelle conjoncture.

Tom Laufenburger