Les particuliers, les freelances ou les petits patrons sans connaissance juridique peuvent vite être dans la tourmente en cas de litige judiciaire. La start-up izilaw, évoluant dans le secteur des legal tech, s'est lancée en 2018 pour résoudre ce problème. Son site internet dresse des ponts numériques entre les tours d'ivoire des professionnels du droit et les justiciables.

Plus de 65 400 avocats sont recensés en France, dont près de 27 500 au barreau de Paris. Alors même que ce chiffre a progressé de 37 % en dix ans selon le ministère de la justice, les petites entreprises et plus encore les particuliers connaissent les pires difficultés à trouver un professionnel du droit compétent et si possible pas trop cher. Ce constat amer pour de nombreux justiciables s’applique aussi aux notaires ainsi qu’aux huissiers…

S’inspirant du succès de Doctolib (spécialiste de la mise en relation entre médecins et patients), les trois fondateurs d’izilaw ont lancé une plateforme en ligne qui ambitionne de faire tomber les murs entre les béotiens du droit et les spécialistes de cette matière. Plutôt que de miser sur le bouche à oreilles pour trouver la perle rare, izilaw établit une liste de professionnels en fonction des besoins exprimés par les internautes sur un moteur de recherche ergonomique. Seuls le métier, la spécialité et la ville d’exercice sont à renseigner. En quelques clics, un rendez-vous peut être fixé, à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Dans certaines situations d’urgence, on imagine le bénéfice de prévoir un agenda de résolution de crise, et de savoir à l’avance combien une telle démarche pourra coûter.

Les diplômés de grande école de commerce et d’ingénieurs derrière cette start-up surfent sur la vague des legal tech qui semble emporter une vaste adhésion dans le secteur, tout en cristallisant certaines craintes. Ces sociétés tentent de simplifier la pratique du droit et de rendre moins opaque un univers professionnel contraint par essence. Au risque, selon certains observateurs, de bouleverser des pratiques séculaires.

Gratuite pour les justiciables, l’utilisation d’izilaw est en revanche payante pour les professionnels du droit. Les défis de la visibilité et du trafic vont vite devoir être relevés par cette jeune plateforme pour reprendre les bonnes recettes de Doctolib, dont le site reçoit chaque mois plus de douze millions de visites selon SimilarWeb. En parallèle, il faudra convaincre les professionnels du droit du bienfondé de leur plateforme afin de laisser un choix exhaustif aux justiciables.

 

Thomas Bastin (@ThBastin)